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                 HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.                               97
   Ce titre faux avait dérouté toutes nos recherches. Nous devons,
à l'obligeance et à l'empressement de M. Richard de la Prade, la
levée des difficultés qui nous arrêtaient.


  JOURNAL DE LYON ET DU DÉPARTEMENT DU RHONE,
par Martainville et Fourrier, an VIII. .
    Prospectus du 23 thermidor an VIII (11 août 1800).
    Ce journal n'a existé qu'en projet, mais le nom de ses fon-
dateurs, dont l'un surtout s'est acquis une si grande célébrité,
l'union momentanée et bizarre de deux hommes qui depuis ont
suivi des routes si différentes, nous obligent à lui donner place
dans notre galerie. Fourrier, en 1800, habitait Lyon où il était
courtier-marron, et il disait alors gaîment qu'un courtier est
un homme qui colporte les mensonges d'autrui, auxquels il
ajoute les siens. Martainville, plus tard rédacteur en chef du
 Drapeau blanc , se trouvait alors dans notre ville où il faisait
jouer des pièces de théâtre de sa composition, tous deux s'uni-
 rent pour créer un journal qui, dans la pensée de Fourrier
 surtout, devait attirer les regards du monde. Le prospectus,
 présenté- à l'autorité, parut suffisamment dangereux pour que
 l'autorisation de paraître fût refusée. Voici la lettre que les deux
 amis écrivaient au préfet. Nous transcrivons d'après l'original :
    « Au citoyen préfet du département du Rhône.
    « Depuis longtemps il ne s'imprime plus de journal à Lyon. L'existence
 d'une feuille périodique dans toutes les grandes communes de la République,
 prouve l'utilité de ces sortes d'entreprises quand elles sont dirigées par l'amour
 de l'ordre et le respect du gouvernement.
    « Les soussignés, pénétrés de ces sentiments, qui seuls constituent le bon
 citoyen, réclament, citoyen préfet, votre autorisation pour la publication dans
 cette commune d'une feuille périodique, sous le titre de journal de Lyon <ï      ?
 du départ, du Bhùne. Le prospectus que nous avons eu l'honneur de mettre
 sous vos yeux, annonce quels seront les principes de ce journal qui, nous
 l'espérons^ nous méritera l'estime de nos concitoyens et la bienveillance des
 autorités constituées.
     « Nous sommes avec respect, citoyen préfet, vos dévoués concitoyens,
                                             « A. Martainville. — Fourrier.
     « Lyon, lé î 3 thermidor, an VIII »
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