page suivante »
DU CHANGEMENT DE NOMS DE QUELQUES RUES DE LYON ET DE QUELQUES COMMUNES DU DÉPARTEMENT DU RHONE, PENDANT LA PREMIÈRE RÉVOLUTION. Une chose nous a toujours profondément surpris, c'est la sépa- ration qui existe entre la théorie et la pratique dans les lois, les mœurs et les coutumes qui régissent l'humanité; un philosophe célèbre a fait un livre sur les compensations ; nous croyons qu'il y aurait tout un système à élever sur les contradictions de toute espèce dont nous sommes témoins. Partout on se fait une règle de conduite qu'on s'empresse de violer, partout on pose des bar- rières qu'on se hâte de franchir, partout on se montre ardent partisan d'un système qu'on désavoue, défenseur d'un dra- peau qu'on brûle d'abandonner. Le monde proclame hautement qu'une chose est belle, il la hait ou la méprise. Le philosophe bâtit un système, sa théorie fait fureur, mais nul ne se soucie de l'expérimenter. L'histoire expose à notre admiration des peuples que nous serions désolés d'imiter, des héros dont la conduite doit êtreflétrie,et les mots qui font le plus vibrer notre cœur et bouillir notre imagination, sont vides de sens, ou re- présentent des idées qui ne sont ni dans nos habitudes, ni dans nos goûts, ni dans nos mœurs. Liberté ! s'écrie l'ardent jeune homme qui ne connaît rien de