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136 INFLUENCE DE LA LITTERATURE. trageait lés deux plus grands évoques de France, Fénelon et Bossuet Les Jésuites, que tous deux attaquaient avec une ardeur immodérée, en poussant la pointe du fer au cœur même du ca- tholicisme, se vengeaient cruellement de ces écrivains, puisqu'ils leur faisaient dire des billevesées et vantarderies indignes de qui- conque a su, une fois en sa vie, tenir décemment une plume. D'autres temps que les nôtres auraient accueilli d'une immense risée un professeur du collège de France qui, se hasardant sur le terrain de la théologie, traduisait de ente rationis,\>a.r l'idée de l'être, et prœdicamentum substantiœ par la pensée de substance. C'était, d'un autre côté, un triste spectacle que de voir un homme d'intelligence et d'érudition, se glorifiant d'avoir enseigné aux catholiques Dieu et les tours de Notre-Dame. Soyez donc fiers de votre progrès, quand les dispensateurs du haut enseignement s'oublient à de pareilles turlupinades. , L'auteur d'Ahasvérus, tout en faisant retentir dans sa phrase sonore et gonflée l'avènement de l'esprit, la présence de l'esprit, le règne de l'esprit, et en montrant à l'horizon je ne sais quel messie, avait, dès son plus remarquable début dans les lettres, proclamé la déchéance dé Jésus-Christ et la divinité de la ma^ tière. 11 y a des idées et des livres qui se tiennent ; ces idées et ces livres, dont les heureux du monde et les beaux esprits amu- sent d'abord leurs loisirs, servent plus tard à expliquer certains phénomènes de la vie politique. On se range au sommet de la Montagne, mais on avait commencé par être anti-chrétien et matérialiste. Toutefois, en attendant les religions nouvelles et les âges d'or que les utopistes leur promettent, les sociétés souffrent et meu- rent ; quand on leur ôte la religion qui pouvait apporter quelque adoucissement à leurs maux, que leur reste—t-il, et que peuvent- elles faire de la vaine pâture des belles phrases ? La philosophie , que M. Menche n'a pas jugé à propos d'ad- mettre ou qu'il a oubliée dans son examen , n'a pas médiocre- ment contribué à égarer les esprits, et à leur rendre odieux ce qu'il faudra toujours leur rendre aimable, la foi et l'autorité. Depuis 1830 jusqu'à 1848, le grand-prêtre de l'éclectisme a près-