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,'i8G                 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
 lue eu 1793, puisque je l'ai vu en 18)5, el que tons les journaux ont annoncé
 sa mort en 1820, répondit avec un grand sang-rroid: « Monsieur, ceci est
 votre opinion , non la mienne. J'ai en main les preuves que Préey a été tué
en 1793, et je n'en rabats r.icn.» Nous aimons à croire que l'anonyme cité
 par M. Ogi'-r n'a pas en main les preuves que Moulon-Diivcrnel a été fusillé
en 181 S. S'il les avait, nous serions dans un grand embarras.
    "Voici bien assez d'observations pour un arlicle de seize pages. Nous espé-
 rons que M. Ogier ne prendra pas nus réflexions en trop mauvaise part, mais
qu'il comprendra que, dans aucun pays, on ne verra défigurer l'histoire comme
il le fait, sans .qu'aussitôt il ne se liouve vingt personnes pour prolesler au
nom de la dignité des historiens et de la vérité offensée.


EXAMEN CRITIQUE DE LA PSYCHOLOGIE DE PLATON , par J. B. TISSAS-
  DIEU , licencié es-lettres ; Lyon , Périsse , 1851, in-8 de XVI 112 pages.

   Ce livre est une thèse, comme il s'en imprime aujourd'hui quelques-unes,
par une excellente pensée que nous désirons voir de plus en plus mise eu
pratique : il eu esl résulté déjà do très-estimables travaux sur bien des ques-
tions littéraires el philosophiques , monographies pleines d'intérêt , où l'on
descend bien plus avant dans un sujet de choix que ne sauraient faire ceux
qui embrassent des généralités.
   M. Tissandier , dont il existe un autre volume, qui a pour objet \'Esprit
de lu Z'oi'sie el des Beaux-Arts, a voulu, dans ce second travail , analyser la
psychologie de Platon, la dégager de ses œuvres, où elle se trouve disséminée,
el concilier , s'il se peut, les contradictions qui éclatent dans son système.
M. Tissandier est tout à fait disposé, sur ce point, en faveur de l'il-
lustre philosophe , cause déjà de tant de controverses, qui ne sont pas prés
do finir. Je suis loin de blâmer le jeune écrivain de celle disposition à venger
un grand homme , un des plus nobles penseurs de l'antiquité , et j'adopte
volontiers ses conclusions les plus bienveillantes. Du reste , il ne serait pas
aisé, en cùl-on la bonne volonté, de combattre ici à la légère quelqu'un qui
a studieusement étudié des questions ardues, s>r lesquelles Plalon s'explique
çà el là , à distance , el d'une manière incomplète , car il n'a pas de traité
spécial sur l'âme humaine.
   Voici, selon M. Tissandier , quels points principaux nous présente la psy-
chologie de Platon.
   Sa méthode lui paraît l'antécédent de la méthode cartésienne, et il la trouve
de beaucoup supérieure, à la méthode d'Aristote, qui ne parle point de la ré-
flexion comme du fait fondamental de toute pensée scientifique.