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446                    COLONNE DE CUSSY.

comme elles sont, de pouvoir juger du mérite de leurs lignes ;
toutefois, elles semblent d'un meilleur style que le reste du
monument, ce qui peut être expliqué, soit par le talent de
l'artiste, soit parce que l'architecture est plutôt sujette aux mo-
difications périodiques de l'art, A l'exception de trois, il ne
 serait plus possible aujourd'hui de connaître les personnages
qu'elles représentent, sans les explications et commentaires
faits par des archéologues, dans un temps où elles étaient
moins corrodées. Cependant, leur explication étant essentielle
pour la solution de la question historique , j'essaierai de la
faire à l'aide de, tous les documents autérieurs et de mes propres
observations.
   La première figure par laquelle je commencerai l'explication
de cette galerie est celle du captif. Vêtu d'une tunique courte
ou sagurn gaulois, les jambes et les bras nus, il a les mains en-
chaînées par devant. Sa tête est couverte d'une chevelure épaisse ;
 sa barbe touffue encadre son visage penché, et dont l'expres-
sion de souffrance et. d'abattement est encore visible. Après
Hercule, cette figure est la mieux conservée. L'une de ses
jambes porte à terre; l'autre est légèrement appuyée sur un
 objet que l'on ne saurait plus indiquer. Le caractère du captif
est d'une signification non douteuse ; c'est le vaincu qui atteste
un monument commémoratif d'une victoire. Il est placé à la
gauche d'Hercule. Ce dieu, avec sa massue, est la personnifi-
cation allégorique du vainqueur ; c'est la figure principale et la
mieux conservée du monument. A la droite d'Hercule, est une
déesse, nue à la partie supérieure du corps, drapée à la partie
inférieure, dans le goût de la Vénus de Milo. Mais cette divinité
est si défigurée , qu'il est impossible de retrouver ses symboles
ou attributs.
   Dom Martin fait observer , d'après Moreau de Mautour, qui
a fait dessiner le monument en 1726, qu'elle tient une coupe dans
chaque main. G. Prunelle, qui écrivait en 1806, quatre-vingts ans
après M. de Mautour, décrit cette figure: les cheveux tressés
sur ses épaules, une draperie élégamment repliée autour des
hanches, les pieds nus, et dans les mains des objets corrodés ,