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                        COLONNE DE CUSSY.           |            447

 ayant l'apparence de coquilles ou palères employées aux liba-
 tions des sacrifices.                                   \
    Pasumot qui a relevé cette figure en 1771, là représente avec
 un aviron dans une'main, et dans l'autre une orné fluviale,
 d'où il infère la divinité d'une rivière navigable. Sur ces diverses
assertions, Millin considérant l'aviron comme douteux , puis-
qu'il a échappé à l'inspection de M. de Mautour, dans un temps
où le monument était en meilleur état de conservation , pense
que c'est une nymphe, divinité topique.
    Dans la niche voisine est un jeune homme, nu, debout^ dans
l'attitude du repos, la jambe- gauche croisée sur la droite. Sa
fête est couverte d'une draperie ou d'une peau de bête, qui
descend jusqu'l l'épaule et couvre le haut de la poitrine. Il pa-
raît appuyé de sa main gauche sur une haste ; un chien est à
ses pieds. La plupart de ces particularités sont effacés au point
qu'il est difficile,-à ce jour, de les apercevoir et.même de dis-
tinguer le sexe de cette figure aux formes juvéniles.
   Vient ensuite une déesse, vêtue d'une longue tunique,, tenant
dans sa main.droite une coupe qu'elle présente à un aigle ,
placé sous son bras gauche. C'est Hébé. Moreau de Mautour et
le P. Montfaucon ont. reconnu .cette fille de Jupiter, épouse
d'Hercule.„Rarement représentée sur les monuments mytholo
giques de l'antiquité, cette déesse est ici d'une signification
remarquable, au point de. vue de l'interprétation historique du
monument. Pasumot la représente, la tête couverte d'un casque,
d'où il infère que c'est, malgré sa pudique draperie, un Gâni-
mède, coiffé d'un bonnet phrygien. Le casque n'est pas pro-
bable ; mais, admettant cette particularité, quelques archéo-
logues estiment que ce- n'est pas une objection sans réplique
contre Hébé, paisqu'il y a de nombreux exemples de ces fan-
taisies d'artistes dans les monuments de l'antiquité. Il ne faut
pas perdre de vue que Moreau. de Mautour, qui a écrit sur. le.
monument, près d'un siècle avant Pasumot, ne fait aucune
mention de ce casque, et que ses assertions , dans le doute ,
doivent être adoptées, puisqu'il a vu les figures du piédestal
dans un meilleur état de conservation.