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                           ttrirtrtfe.


                    M.       VIVIER.


    Dans un des spirituels feuilletons que {'Assemblée nationale
consacre chaque semaine à la musique, M. Adolphe Adam, nous
apporte des nouvelles d'un jeune homme d'Auvergne, que nous
avons connu longtemps, à Lyon, simple employé, à douze cents
francs, de l'Administration des Contributions indirectes. 11 n'était
pas à sa place dans le poste qu'il occupait fort mal du reste.
Aussi, un beau jour, lassé des reproches qu'il recevait de son
chef, feu ttiu, le meilleur des hommes ; lassé surtout des repro-
ches qu'il se faisait à lui-même, il quitta Lyon , où , à travers
des charges et des excentricités de tous genres, il était parvenu,
en se jouant, à trouver sur le cor des effets surprenants de son
qui le firent remarquer de tous nos artistes. Il avait, jusqu'alors,
passé pour un spirituel farceur, il devenait tout, à coup un
virtuose.
    Nous nous rappelons quelle bonne plaisanterie il faisait sur
son violon, alors qu'il nous rendait témoin, avec de simples notes,
de la mésaventure d'un pauvre diable de boiteux qui arrive toul
essouflé pour prendre le bateau à vapeur, ci qui arrive tout
juste pour le voir partir. 11 avait trouvé le moyen d'imiter la.
 cloche qui appelle les voyageurs et bien "d'autres effets d'harmo-
nie imilative. Mais ces choses-là ne se racontent pas, il faut
les entendre sous l'archet de Vivier, sous l'éclair de son rcil
vif et moqueur, sous sa voix nasillarde et sa bouche narquoise.
    Nous nous rappelons encore de quel élonnement nous étions
 saisi toutes les fois que, dans le silence delà nuit, Vivier nous
 faisait entendre, sur notre immense place Bellecour, les tours
 de force qu'il venait de découvrir sur le cor ; c'était à croire que
 deux et trois cors jouaient à l'unisson. Le succès qu'il obtint