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388                   BULUiTIN BIBLIOGRAPHIQUE.
    — Sous le lilre il'IJitde orientale, notre compatriote, M. Servait de Sugny;
vient de publier, comme ballon d'essai, trois odes et une élégie des poètes
persans Hafiz et Saadi. Ces pièces sont traduites en vers français , avec le
texte et la traduction interiinéaire en regard. M. Servan de Sugny a l'inten-
tion de faire passer dans notre langue les poésies de l'Orient, et il prépare,
dans le silence du cabinet, un poétique volume qui aura pour titre la Utwe
ollornane. Ce que nous avons sous les yeux est donc un spécimen, et comme
 une goutte suffit pour faire connaître une liqueur, on peut juger de l'ensem-
ble par ce fragment. On croirait, en lisant ces vers, relire une ode d'Horace
 ou une pièce d'Anacréon, et pourtant Horace et Anacréon n'ont pas dû péné-
 trer jusqu'à ces poètes. Rien n'est plus gracieux que l'élégie de Saadi; c'est
 un retour de l'àme sur elle-même, c'est encore celte triste et éternelle ques-
tion d-.: l'avenir, le grand mot d'Hamlet : Etre et n'être pas. Ecoutez plutôt :
    « Hélas ! sans nous, pendant longtemps, la rose croîtra, et de nouveaux
«  printemps se développeront. Bien des mois de juillet, de décembre et de mai
«  paraîtront, tandis que nous serons de la lerre et de la poussière. Après
 « nous, le jardin produira bien des roses, et les amis seront assis ensemble.
 «  Bien des gens qui, aujourd'hui, sont encore dans le néant, viendront, et
.
<  passeront sur notre poussière. »                        *
   M. Servait de Sugny traduit en poète, c'est-à-dire en vers, et non seulement
il nous donne la pensée de l'auteur, mais encore il cherche à eu reproduire le
mouvement et la grâce. C'est un service rendu aux lettres que de leur appor-
ter les trésors d'une littérature nouvelle, et ce service nous aimons à le devoir
à M. Servan de Sugny.
   —M. Jouve a, dans une intéressante brochure récemment publiée, développe
un Prsjel pour la distribution des eaux du Rhône. Ce projet, qui se recom-
mande à l'attention des hommes compétents et des membres de notre Commis-
sion municipale, donue à notre ville, qui en est encoje privée, bien qu'au
milieu de deux rivières , des eaux clarifiées naturellement, et les élève jus-
qu'au plateau de Monlessuy, par la seule force motrice que fournit le courant
du fleuve. Ce projet serait le plus économique et le plus favorable pour notre
cité qui serait toujours sûre d'avoir des eaux potables, fraîches et intarissa-
bles.
                                                      Léon BOITEI.