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DE L'ÉGLISE DES MACHABÉES. 369 d'anciennes cryptes. Baillet prétend que celle qui nous occupe était plus ancienne que celle du même nom à Vienne, et il ajoute qu'elle était célèbre dès la fin du IVe siècle. En effet, ce fut à peu près à cette époque que les Lyonnais informés de la mort de saint Just qui s'était retiré, avec saint Viateur, son disciple, dans les déserts de l'Afrique, allèrent chercher les corps de ces deux saints et les rapportèrent avec beaucoup de pompe dans leur ville, pour leur donner une sépulture honorable. On les destinait à l'église des Machabées ; mais celle-ci n'étant pas encore terminée, on les entreposa dans l'église de Saint-Etienne, sur l'autel de Saint-Eustache, jusqu'à ce que leur demeure défi- nitive fut achevée. Saint Just est le premier évoque qui y ait eu sa sépulture; et, depuis lui, on continua d'y ensevelir quelques uns de ses successeurs, les autres ayant été quelquefois ense- velis dans la basilique des apôtres ou de Saint-Mzier. Cepen- dant un grand nombre de miracles s'étaient opérés sur le tom- beau de saint Just, ce qui fit que l'église changea de nom, pour prendre celui du saint dont elle possédait les reliques. On com- mença à célébrer plusieurs fêtes en son honneur. La principale de toutes se solemnisait d'une manière extraordinaire, le 2 sep- tembre, jour de sa mort, selon Lamure ; jour de sa réception à Lyon, suivant Baillet. L'évêque saint Sidoine qui mourut en 485 nous a conservé le souvenir de cette solennité, à laquelle il assista. 11 paraît que les desservants de Saint-Just étaient alors moines, car on leur applique dans un acte le nom de monachi, opposé à celui de clerici. Sur la fin du Ve siècle, saint Patient voyant la grande dé- votion que l'on avait à saint Just, fit rebâtir, pour contenir ses restes, l'église des Machabées avec une splendeur qui ne se ressentait en rien du temps où les cryptes étaient nos seules basiliques. La peinture de cette merveille de l'architecture et des arts, se trouve dans Colonia. La dédicace s'en fit selon l'usage avec de grandes solennités, et, pour la faire encore avec plus de dignité, on invita pour y prêcher le célèbre Fauste, évê- que de Bieux, un des plus éloquents prélats de son siècle. 24