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VIENNE. 271 la hardiesse de ses travaux, dans le triomphe de la civilisation moderne. Cette imposante percée sera une trouée dans le passé latin de Vienne ; que de restes précieux, inconnus , fossiles , seront ravis aux entrailles de la terre, et serviront à l'instruction des vivants I Nous aurons donc bientôt sur Vienne souterraine des renseignements qui nous manquent. Que l'ombre de M. Mer- met aîné, historien si dévoué de la ville de Vienne, ne pro- teste pas contre la perturbation que va jeter le chemin de fer dans la paisible rue des Béates ; qu'elle se résigne, si la maison où elle a laissé sa famille, doit être engloutie et absorbée ! Vienne, que M. Mermet aima si chaudement, grâce à ces changements, prendra un essor nouveau, et entrera dans un magnifique ave- nir de prospérités et d'industrie ! III. GÉNÉRALITÉS. La cité viennoise désirerait qu'on relevât le siège de ses pon- tifes ; ce vœu serait facilement réalisable. — Et pourquoi ne pas rendre une de ses gloires à cette ville qui a tant perdu ! Trois fois métropole politique, pendant tant de siècles, métro- pole ecclésiastique, elle n'est plus qu'un simple chef-lieu d'ar- rondissement de l'Isère ! Croit-on que le bruit de son industrie troublerait dans leur paix les institutions ecclésiastiques appe- lées à refleurir à l'ombre du trône archiépiscopal viennois re- levé ? Non, le peuple qui travaille est le peuple qui prie, et l'es- prit viennois a le double instinct de la prière et du labeur, il unit à l'activité de la vie des intérêts matériels, le sentiment Religieux qui met l'humanité en rapport avec Dieu. Vienne est une cité éminemment sérieuse. Elle a une école et une commission des Beaux-Arts, des artistes, des hommes in- struits et modestes, un noble mouvement d'idées historiques et littéraires, l'intelligence du beau moral et idéal que tout con-