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HiSTOlRE DES JOURNAUX DE LYON. 99 cer une de ces époques brillantes qui marquent dans l'histoire de l'humanité, et qu'on désigne par ïe nom de l'homme qui les résume, comme on le fait pour les temps de Charlemagne, . ^ .„,d'Auguste et de Péricîès. I V J*^ Le premier consul voulait établir autour de ia France une ligne **,„„€?.• de petits états qui relèveraient d'elle, ou plutôt dont elle aurait la surveillance, et qui la protégeraient comme des sentinelles avancées au jour du péri!. Quatre républiques étaient déjà or- ganisées, c'etaientles républiques helvétique, batave, ligurienne et cisalpine. Cette dernière, formée de sis nations différentes, créée en l'an VI, détruite depuis et rétablie, avait besoin d'un secours puissant pour fonder son gouvernement. Les rivalités, les jalou- sies étaient trop vives sur les lieux pour que les hommes d'état de ces pays pussent s'entendre. Le premier consul appelia auprès de lui les députés italiens, et, pour abréger leur voyage, il les convoqua à Lyon. Quatre cent cinquante membres envoyés par la république cisalpine, un grand nombre de préfets et de généraux, une partie du gouvernement français, une foule d'étrangers devait dou- bler pendant trois mois la population de notre ville. Des questions d'un intérêt européen devaient s'agiter dans cette réunion qui faisait de notre cité le centre de l'Europe méridionale. Pour rendre compte de ces fêtes qui devaient accueillir le premier consul, des ordonnances qui allaient être rendues, des événe- ments qui allaient se passer, il fallait un journal spécial,,rédigé par des hommes à la hauteur des événements ; MM. Ballanche père et fils se présentèrent comme éditeurs, MM. Delandine et Dumas furent choisis comme rédacteurs, et le Journal de Lyon et du midi fut créé pour le temps seulement que devait durer la Consulta-cisatpine ; il devait paraître tous les deux jours et coûter 12 francs. On connaît la réputation que la maison Ballanche s'est acquise à Lyon. Son imprimerie était une des premières de la ville ; M. Ballanche ûls essayait ses forces dans les journaux du temps et faisait déjà pressentir Fauteur à 'Antigone, d'Orphée et de la Palingénésie sociale.