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EXPOSITION DE 1851-1852. 69
vamment combinés et les différents mouvements de lignes pro-
duisent le plus heureux ensemble. Quant à la couleur, excepté
M. Simon, M. Leleux n'a point de rival au Salon. Mais pour-
quoi tant d'indécision ? pourquoi négliger le dessin ? c'est un
grand tort. Jadis , M. Adolphe Leleux achevait avec soin ses
tableaux, serait-il donc à regretter son ancienne manière?
C'est à M. Adolphe Leleux que les artistes doivent la décou-
verte de la Bretagne. Le premier il en fut le peintre, comme
M. Brizeux en fut le poète, M. Emile Souvestre le conteur. A
sa suite, il en est tant qui brétonnèrent, et M. Guillemin et
M. Fortin et bien d'autres. C'est le tour de M. Luminiais. L'au-
mône n'est qu'un prétexte à l'étalage d'une petite mendiante et
d'un paysan bretons. Sans trop accuser les tons gris et les chairs
sanguinolentes, je ferai remarquer qu'il est impossible de de-
viner le corps du paysan sous cette veste qui tombe en droites
inflexibles et sous cette braie trop large et trop épaisse.
On ne dira pas de même de M. Reynaud. Les formes sont
accusées jusqu'à l'exagération. Les femmes ont des vêtements et
ne sont point vêtues. Leurs robes d'une éclatante richesse de
couleur ne sont là que pour faire davantage saillir les grâces ma-
niérées de leur corps. C'est un défaut dans lequel on se jette trop
aujourd'hui, que l'exagération en toutes choses. La tournure et le
pittoresque ne demandent point le sacrifice de la vérité. On y
atteint par la simplicité et sans besoin d'apprêter ni de forcer
ce qui est gracieux et beau de soi-même : on reconnaîtra du
reste les belles qualités de couleur du tableau. Je ne parle point
du sujet. J'y vois seulement un brillant bouquet de femmes se
reposant nonchalamment au soleil.
Parmi les divers ouvrages de l'école marseillaise, nous cite-
rons une petite toile due au pinceau de M. Arnaud, dont le su-
jet, tiré, croyons-nous, d'un vaudeville connu, porte pour épi-
graphe : Permette a trouvé vingt sous. Un charme de coloris
particulier et une admirable finesse de pinceau recommandent
cette fantaisie qui n'a d'autre défaut qu'un peu de trivialité dans
l'expression et l'attitude du personnage.—Nous pensons que la
Baigneuse, du même auteur, que nous avons cherché vainement