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70                 EXPOSITION DÉ 1851-1801
dans la salle a été retirée par les mêmes motifs qui ont fait sup-
primer la magnifique Bacchante de M. Burthe, et une Eve, au
faire magistral, exposée par un jeune sculpteur : M. Fichet. Le
public n'a été admis qu'un jour à jouir delà vue de ces ouvrages.
   M. Pinet a fait un charmant tableau avec une simple tête de
jeune garçon qui, de sa fenêtre, regarde avec étonnement et re-
gret un oiseau qui vient de s'envoler de sa cage entr'ouverte.
L'expression est juste et habilement rendue. Sa Bacchanale de
petits amours est bien composé. Il y a du mouvement et de la
 couleur dans cette œuvre.
   M. Odier a un paysage dont nous louerons la composition.
   Tel charme par le sentiment qui l'inspire, tel plaît par l'élé-
 gance de ses héros et son élégance, tel séduit par de jolis dé-
fauts. C'est M. Decaisne, M. Tony Johannot, M. Compte-Calix.
   % Decaisne a pour lui les cœurs bons qui se laissent atten-
drir au spectacle d'une mère heureuse des caresses de ses
enfants. Oui, je comprends que , touché d'une telle scène , on
ne dise point : les bras de cette femme sont d'un dessin douteux,
 cette jeune fille ne vit pas ; à peine si l'on ose dire : cette mère
a de jolies mains.
   La peinture a des moyens d'action nécessaires, sous peine de
ne pas exister. Il ne lui Suffit pas de l'idée, il faut encore la
forme, la couleur. Elle n'est même que la forme et la couleur
éloquentes. En disant cela, je n'arbore point le drapeau de l'art
pour l'art. Car je crois que plus l'idée grandit, plus la forme
et la couleur doivent être parfaites. Ce qui est grand me semble
toujours devoir être beau, en raison de sa grandeur même.
   Nous voici dans les élégances avec M. Tony Johannot. Pour
 avoir prodigué ça et là son esprit et sa verve, il n'en arien
pefdu. Toujours autant de tournure et de coquetterie, mais pas
 plus de vérité. Son Repos de chasse est d'une couleur de conven-
tion , la touche en est large et fine ; son paysage est sans pro-
 fondeur.
   M. Compte-Calix est ingénieux, mais maniéré. Ses défauts plus
 que ses qualités séduisent le public qui se presse autour de
 ses tableaux. Pourquoi tant d'afféterie? pourquoi ces tailles