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16                            TOURNUS.
motif tout italique, bâtis de pierres de couleurs diverses, dispo-
sées en marquetterie. L'école des byzantins d'occident n'a pas, dans
nos contrées, de manifestation plus complète. Vous remarquerez
dans ce monument le vieux portail des premières époques chrétien-
nes, le narthex, l'église supérieure de Saint-Michel, les nefs en plein
cintre dont chaque travée de voûte est arquée dans le sens de la
largeur, les colonnes de briques, le deambulatorium autour de
l'apside, flanqué d'apsides mineures, la crypte. 11 y a trois égli-
ses dans cette basilique, toutes les trois parfaitement distinctes.
Longtemps, elle semblait résumer celle de Gluny : aujourd'hui
que cette dernière n'existe plus, elle est à elle seule la reine ec-
clésiastique du diocèse d'Autun. L'église abandonnée de Saint-
Valérien est un édifice du même type, que l'on ne saurait trop
étudier. L'architectonique gothique, fille des mœurs du nord, n'a
jamais pu s'établir à Tournus. Sur un délicieux coteau, en amont
de la cité, s'élève encore une autre petite basilique, délaissée, of-
frant toujours le caractère romano-byzantin.
   La ville de Tournus semble gardée par deux sentinelles du
passé : SainWPhilibert au nord, la Magdeleine au midi. Cette
dernière église, quoiqu'altérée par de maladroites restaurations
gothiques, n'en a pas moins conservé, évident et dominateur,
son type historique. C'est un temple très-connu des monumen-
talistes et des artistes qui se sont plu à dessiner son apside ro-
mane et son beau clocher byzantin.
   Visitons la cité, sa rue principale percée d'arcades, comme on
en trouve à Louhans, à Strasbourg, à Lons-le-Saulnier, son
pont sur la Saône, ouvrage singulier par sa construction, ses
promenades qui ombragent la ville au couchant.
   L'hôpital de Tournus offre un luxe remarquable dans sa phar-
macie, style Louis XV. C'est dans cette maison qu'existe l'ori-
ginal manuscrit du fameux sonnet sur le Temps, que l'on sup-
pose composé par un religieux de l'abbaye de Tournus : « Le
temps m'a demandé de cette vie le compte. » Vous verrez avec
plaisir les deux fontaines monumentales dé la cité, dont l'une
ornée d'une colonne antique de granit, trouvée jadis sur les bords
 de la Saône, au lieu qui a conservé le nom de la Colonne, l'Hôtel-