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4-12                INSCRIPTIONS ANTIQUES

 liées, d'autres, telles que l'u et l'o, englobées d'une manière
 choquante dans la concavité de celles qui les précèdent, tandis
 que la traverse des T, tantôt droite comme une potence, tan-
 tôt contournée comme dans l'écriture cursive, dépasse sou-
 vent l'alignement général, toutes ces irrégularités, qui tien-
 nent à une exécution peu habile et de peu de goût, mais
qui paraissent aussi indiquer le désir de condenser les lettres
plutôt que de fractionner les mots, donnent, de prime abord,
aux trois monuments récemment découverts un aspect peu
grandiose et peu élégant qui rappellerait bien plus le troi-
sième siècle que le premier; mais le nom abrégé de l'em-
pereur, qui ne peut Être que Tibère ou Titus, force bientôt
de rechercher, dans cet ensemble assez médiocre, des détails
concordant avec la date des règnes de ces princes. En pre-
mière ligne viennent se placer les moulures des numéros II
et III, moulures à la fois sévères, élégantes, correctes et de
proportions irréprochables. En second lieu, on doit remarquer
la ponctuation séparant chaque mot, et ne s'appliquant pas
seulement aux sigles et abréviations, suivant l'usage plus
habituel des époques postérieures. Enfin, la forme des lettres,
quoique plus lourde et moins élancée que celle du beau ca-
ractère augustal, s'en rapproche cependant, et paraît tracée
d'après les principes essentiels de ce dernier. Il ne faut pas
oublier, d'ailleurs, que les préceptes de l'art et les règles du
goût ne se développèrent pas de suite et dans !oul l'empire ;
tel monument du premier siècle, surtout dans les provinces,
est souvent bien inférieur comme style et comme exécution
aux œuvres du temps des Anlonin. Dans les appréciations
fondées sur les détails matériels, il faut tenir compte du pays,
des matériaux, du goût particulier, des mains plus ou moins
habiles de ceux qui ont ordonné ou exécuté les monu-
 ments.
    Mais si, de ces considérations particulières, de ces dé-