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                     LOUIS-PHILIPPE «'ORLÉANS.                          395

prince Léopold fut retenu momentanément à Gibraltar , et
Louis-Philippe , admis comme simple hôte , obtint à grand-
peine la permission d'attendre pendant quelques jours le ré-
sultat des démarches de Broval. Ces démarches ayant défi-
nitivement échoué, le duc d'Orléans fut conduit en An-
gleterre sur le même vaisseau qui l'avait amené.
   Son premier soin , en arrivant à Londres , fut de se plain-
dre au gouvernement anglais du procédé dont on venait
d'user à son égard; mais ce fut vainement (1). Il sollicita sans
plus de succès la permission d'aller voir sa mère, malade à
Figuières ; la frégate sur laquelle il obtint de retourner en
Sicile , eut ordre de ne point le laisser approcher des côtes
d'Espagne. 11 se rembarquait à Porstmouth, lorsqu'il fut re-
joint par la princesse Adélaïde , sa sœur, qui, expulsée de
son dernier asile par l'approche des Français, l'avait cherché
inutilement, tant à Malte qu'à Gibraltar. Cette réunion , qui
subsista presque sans interruption jusqu'à la mort, apporta
un soulagement précieux à la blessure que son amour-propre
venait de recevoir. Vers la môme époque, la susceptibilité
britannique et la résistance du czar Alexandre, lié avec Na-
poléon par le traité de Tilsill, faisaient avorter une tentative
analogue de l'Autriche, qui rêvait la/estauration de l'empire
de Charles-Quint par l'envoi en Espagne de l'archiduc Charles,
frère de l'empereur.
   La déconvenue de Louis-Philippe avait ranimé à la cour
de Palerme certaines préventions ombrageuses qu'il eut
quelque peine à dissiper. Sa tentative en Espagne, si répré-
hensible d'ailleurs sous le point de vue patriotique, impli-
quait un esprit d'intrigue et des vues ambitieuses qu'il était
facile à la malveillance de rattacher à un passé compromis.

  (i) Lord Castlereagh avait approuvé sans restriction la conduite du gouver-
neur de Gibraltar, dans une lettre du 4 novembre 1808,