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92                   EXPOSITION    1847-48.
trop solides, quant à nous , nous ne verrons que l'œuvre dans
son ensemble, et nous louerons M. Genod d'avoir eu le cou-
rage d'entreprendre, par le temps où nous sommes, une page
historique de cette importance.
   Les Deux Orphelines de Mlle Fougère, dont le sujet ne signifie
rien, est une de ces compositions ingénues qui n'ont de caractère
décidé que dans l'exécution, mais, sous ce rapport, il laisse peu
à désirer. Les figures, d'un type choisi, sont pleines d'expres-
sion.
   M. Guillemin n'a pas été aussi heureux dans le choix de ses
figures que les années précédentes, mais c'est toujours un bon
dessin soutenu par de la bonne peinture.
   L'Enfant trouvé de M. Heuvel est une jolie composition qui
rend bien le costume et la physionomie de cette bonne Bretagne,
seul pays de France qui ait conservé son originalité. Ce tableau
est peu bruyant, peu ambitieux, et plaît par cela même.
    Le Départ pour le Marché de M. Duval le Camus est la tra-
duction en peinture d'une scène d'opéra-comique : ces coquette-
ries-là trouvent des amateurs.
   M. Decaisne a bien trouvé la dénomination de son charmant
tableau, dont la couleur chaude et harmonieuse rappelle les
maîtres vénitiens. C'est une de ces pages rares qui réunissent
l'excellence de l'exécution à la simplicité de la composition. En
bon Flamand qu'il est, M. Decaisne n'a pas perdu de vue la
bonne mère nature •. ses figures sont bien posées, sans manière,
et d'une vérité d'attitude qu'on ne trouve pas souvent chez nos
peintres modernes.
    La Femme à sa toilette de Mme Calamata n'a, selon nous,
que le tort de trop ressembler à une fresque de Veïes ou de Tar-
quinium ; du reste, la pose est pleine de grâce , et la couleur
rappelle les tons de chair que M. Ingres sait trouver dans ses
jours de soleil. Nous passerons sous silence Saint Antoine et
l'Enfant-Jésus où domine, d'une manière trop apparente, l'imi-
tion de certains maîtres de l'Ecole italienne.
    11 serait injuste de ne pas citer une jolie composition de
Mme Pensotti, — et YEucharis de M. Landelle, dont la peinture
un peu molle n'est pas sans charme.
    Nous n'avons de M. Chavanne que ses deux Musiciennes où
l'on remarque de bonnes qualités de couleur.
    Si le tableau de M. Chaine représentait un sujet breton, on
 aurait tort de lui reprocher la froideur de son aspect, et le peu
 d'éclat de sa couleur ; mais le ciel de Naples répand une autre
 lumière que celle qui éclaire cette scène, à laquelle on ne peut
 refuser un certain mérite d'arrangement et les bonnes qualités
 du dessin.
    Il y a de la sagesse dans les compositions de M. Bonirote :
 sa couleur ferme et naturelle ne vise point à l'éclat ; ses figures,