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LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS, 451 le lendemain 31, avec Charles X, au château de Trianon, que le roi n'était pas môme instruit de sa présence à Neuilly, et qu'il le croyait encore au château de Saint-Leu : « Mais » ajouta le vieux monarque, dans la sincérité de sa confiance, « mon cousin n'accédera point aux propositions qui lui se- raient faites : le souvenir de son père est présent à sa pensée, son fils nous est attaché. » Ces paroles ne dissipèrent point les justes défiances de M. de Conny. 11 insista pour que Char- les X fît donner l'ordre au duc d'Orléans de se rendre sur-le- champ auprès de lui ; le roi, vivement combattu, allait céder peut-être à ce conseil, lorsque l'évacuation de Saint-Cloud par les troupes royales le contraignit lui-même à chercher son salut dans une retraite précipitée sur Rambouillet (1). Informés de l'arrivée du prince à Paris, les douze délégués se rendirent au Palais-Royal, le 31 au matin. Le duc les ac- cueillit avec une cordialité mêlée de quelque embarras. «Je n'ai pas hésité, leur dit-il, à venir partager vos périls; mais vous me demandez une chose sur laquelle je ne puis m'expli- quer avec la même promptitude. J'ai avec Charles X des liens de famille qui m'imposent des devoirs personnels et d'une nature étroite. Le danger n'est pas imminent. Les renseigne- ments que j'ai sur Saint-Cloud m'annoncent qu'on ne songe pas à reprendre les hostilités. « MM. Bérard et Delessert ayant insisté pour une prompte détermination , le prince de- manda quelques instants pour y réfléchir, et passa dans son cabinet avec MM. Dupin et Sébastiani. On assure que celui- ci mit à profit cette absence pour aller en hâte consulter M. de Talleyrand, de la part du prince, sur le parti qu'il avait à prendre, et que ce vieil arbitre des trônes n'hésita pas à répondre qu'il fallait accepter. Le duc d'Orléans reparut, rap- portant une proclamation conçue avec réserve et qui se ter- (1) De l'Avenir de la France, par M. de Conny, 2 e édition, p. 52.