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276 LA TENTATION. L'ange vous emporta vers les roseaux du Nil, Vous sentiez mes douleurs avant de les comprendre ; Par un mot caressant vous saviez tout me rendre, Le pays, les autels pleures chez l'étranger , Des plus secrets ennuis prompt à vous affliger. le vous parlais déjà sérieuse et tout comme Si vous portiez conseil et si vous étiez homme. Mon esprit bien souvent s'en trouva raffermi; Tout enfant, votre mère eut en vous un ami. Et lorsqu'en Israël, à la fin, nous rentrâmes, En vous donnant la main, heureuse entre les femmes , Je passais, vous étiez entre ceux du hameau Si grand déjà , si plein de sagesse et si beau ! Jamais d'un mot, d'un geste appelant les l'eproches , Vous n'avez affligé votre père et vos proches. Un jour, — mais que de joie a payé ce tourment — Nous avons accusé votre enfance un moment. La faute était à moi, mère sans vigilance ! Ce souvenir encor m'est comme un coup de lance. Pour la Pâque à Sion, dans la foule, arrêtés , Nous vous avions perdu dans les solennités. Je sais déjà , mon fils, ce que l'absence coûte ! Trois fois en vous cherchant nous refaisons la route ; Ce n'est qu'après trois jours de soucis bien pesants, Que nous vous retrouvons, vous, enfant de douze ans, Enseignant dans le temple, et droit sous le portique, Ebranlant les docteurs dans leur sagesse antique ; Et tous vous écoutaient étonnés et ravis. Je pleurais, et bientôt vous nous avez suivis. Or, mon cœur conservait ce qu'il venait d'entendre. Dès lors auprès de nous toujours soumis et tendre Vous vivez en bon fils, Seigneur, et partagez L'humble abri de ce toit qu'en un ciel vous changez ; Votre amour souriant sur nos douleurs y brille. Vous gagnez de vos mains le pain de la famille ;