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LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 371 femporains qu'il sut honorer son haut rang et sa renommée naissante par l'exemple d'une moralité solide qui contrastait avec les dérèglements sans bornes du prince dont il tenait le jour (1). Sa popularité caressait agréablement la prédilection de Dumouriez, qui affectait de l'appeler l'espoir de la nation, le Germanicus français (2), le montrait aux troupes et lui ménageait avec soin toutes les occasions de paraître avec éclat. Quel était le but réel de ces prévenances? Dumouriez songeait-il sérieusement à réaliser un prétendu pronostic de Danton (3), et à placer la couronne constitutionnelle de France sur la tête du jeune duc? On peul en douter en présence des efforts secrets, mais actifs et malheureusement infructueux qu'il (enta vers cette époque pour la délivrance de la famille royale, alors détenue dans la prison du Temple. Quoiqu'il en soit, la dernière heure de cette renommée si brillante et si éphémère était près de sonner. L'armée de Dumouriez ren- contra le 18 mars 1793, dans les plaines de Nenvinde le corps de troupes du prince de Cobourg, qui comptait environ soixante mille combattants. Le duc de Chartres commandait deux colonnes du centre et la réserve. La bataille, commencée à la pointe du jour, fut acharnée. Louis-Philippe prit et re- prit le village de Nerwinde, et se vit enfin contraint à l'aban- donner à un ennemi fort supérieur en nombre. Dumouriez, qui s'en rendit également maître, ne fut pas plus heureux. Le général Thouvenot, son chef d'état-major, rétablit mo- mentanément le combat; mais l'aile gauche, commandée par Miranda, et composée en majeure partie de volontaires, fléchit, se mit en déroute, et sa retraite produisit la confusion dans le reste de l'armée. A Tirlemont, à Louvain , Dumouriez ( J ) Mémoires lires des papiers d'un homme d'Etal, t. II, p. 212. (2) Hist. de la conjur. d'Origans, par Montjoie, (3) Hist. des Girondins, t. IV.