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                       BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                               19J

des créatures faillibles, niais les égaux de-Dieu. L'énoncé seul d'un tel luit
prouve assez combien il est absurde d'espérer y atteindre.
   Ce n'est pas que nous prétendions ravaler la science. L'homme n'est pas
une force aveugle et fatale. Dieu a voulu qu'il remplît sa fonction libremei.l
et avec intelligence, et il l'a initié en partie à la vérité éternelle. Mais natu-
rellement Dieu ne lui a communiqué que la partie de cille vérité dont il i m -
portait réellement que l'homme eût la connaissance pour pouvoir remplir sa
mission ici-bas et accomplir sa destinés. Or, pour cela, il suffisait de lui d o n -
ner des notions relatives. Mais ici nous devons nous expliquer, de peur qu'on
ne nous attribue une pensée qui n'est pas la nôtre.
   Un fait quelconque, même une simple relation, est absolument             vrai du
moment qu'il existe r é e l l e m e n t ; et, de ce point de vue, nous ne nions pas
que l'homme ne connaisse des vérités absolues : tout ce que Dieu lui a révélé
est d'une absolue vérité. Mais une connaissance absolue suppose que l'on
connaît un être d'une manière complète, intégrale, en lui-même, indépen-
damment d e ses rapports avec d'autres, et voilà eu qui n'est pas donné à
l'homme ! Les plus hautes vérités qui nous aient clé révélées ne nous dévoi-
lent que des caractères relatifs. Dieu nous a-t-il initiés à la nature intime de
son ê t r e ? Nullement, il ne s'est fait connaître que par les caractères qui
lui donnent autorité sur nous et le distinguent de nous, comme créateur,
Tout-Puissant, éternel, miséricordieux, etc. Si le m)S|ère de la Trinité a été
révélé, ce n'est pas pour donner une salis-faction à la curiosité humaine, c'est
que l'incarnation du Verbe el l'action du Saint-Esprit en rendaient la con-
naissance indispensable. On peut donc dire que notre science n'est que rela-
tive à notre mission ici-bas, et n'a d'autre but que de nous donner les moyens
de l'accomplir. Ainsi limité, son champ est encore grand et vaste. 11 touche à
Dieu, à l'univers créé, à l'éternité, et les vérités certaines et absolues qu'il
nous est donné d'y cueillir sont bien suffisantes pour nous consoler de la pri-
vation de la connaissance absolue, qui est incompatible avec notre nature
d'êtres créés.
  L'expérience le démontre d'ailleurs. Qu'ont produit toutes ces tentatives
si fastueusement annoncées? Où a t-elle abouti, celte recherche de l'absolu ?
à revêtir de grands mots des pensées vides, à envelopper d'un vague mysté-
rieux des notions précises, el à leur donner une portée apparente qu'elles
n'ont pas réellement ; à mettre ainsi à la place de la science réelle des for-
mules qui paraissent profonde; et élevées, parce qu'elles sont creuses el s u b -
tiles. Rien de si grand que le bu! auquel on aspire, r.'en de si mesquin que le
résultat dont on se contente. Citons un exemple.
  Les mots force, énergie, vie, n'expriment évidemment que des rapports,