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100                    NAl'OI.EON A LYON.

elle rencontrait encore bien des incrédules, lorsque, le 7 mars,
le comte de Fargues, maire de Lyon, lui imprima le sceau de
l'authenticité par la proclamation suivante, que nous croyons
devoir citer tout entière.
    « Habitants de Lyon !
    » Bonaparte violant son serment, vient de quitter l'île d'Elbe,
et a débarqué sur les rives de la Provence le 1er de ce mois,
accompagné de quelques Français égarés et d'une poignée de
déserteurs, la lie de toutes les nations étrangères.
    » Aveugle instrument des ennemis de la France, quel est son
espoir ? A-t-il pu croire que son apparition sur un territoire de-
venu à jamais pour lui une terre étrangère, suffirait pour trou-
bler cette harmonie, cette paix, cette heureuse tranquillité dont
la France, depuis sa retraite, goûtait le charme, sous l'égide
d'un gouvernement paternel et légitime ?
    » Que peut, en effet, le délire, d'un homme ? Que pourrait
même une armée contre l'autorité d'un souverain révéré, d'un
roi dont la puissance repose sur les droits les plus sacrés, et
plus encore sur un sentiment inaltérable, l'amour de ses sujets ;
d'un roi enfin dont la France apprécie chaque jour la profonde
sagesse ?
    » Habitants de Lyon ! vous donnerez dans cette circonstance,
à ce monarque adoré, de nouvelles preuves de cet amour, de ce
dévouement, et de cette fidélité qui, au milieu de nos orages,
firent votre gloire et excitèrent l'admiration de l'Europe entière.
Vous comparerez le bonheur, le repos et la tranquillité dont
 vous jouissez depuis neuf mois avec les inquiétudes, les an-
goisses auxquelles vous étiez livrés ; avec les sacrifices de
toute espèce que l'on exigeait de vous à chaque instant pen-
dant les années précédentes, et vous apprécierez la différence.
    » Vous vous rappellerez avec orgueil cette courageuse résis-
tance que vous apportâtes à défendre le trône contre des factieux,
 et vous et vos enfants serez encore une fois dignes de cette belle
 réputation que votre intrépidité attacha au nom lyonnais.
    » Citoyens de toutes les classes, soyez sourds aux insinua-