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DE ROME. 163 nom de romane ou émanée de la Grèce sous le nom de byzantine, y a constamment prédominé sur les monuments du type ogival. Ainsi, au point de vue romano byzantin, Rome fut notre régulateur et notre boussole, comme le fut Amiens au point de vue gothique ; c'est eu remontant sans cesse du rayon au centre et du ruisseau à la source, en comparant nos sous types aux types, en nous inspi- rant au foyer suprême d'une impulsion que nous reçûmes si vive- ment, que nous augmenterons l'énergie et la ferveur de ce culte devenu populaire, qui embrasse nos monuments chrétiens. Les basiliques nées immédiatement du souffle de Constantin, celles construites, bâties ou restaurées entre son ère et le Xlle siècle , n'ont jusqu'ici connu qu'un seul ennemi , depuis les Barbares qui se ruèrent si souvent sur Rome, dans le cataclysme des civilisations antiques, c'est le besoin d'innover. Les papes qui, par position, devaient plus particulièrement respecter l'authenticité apostolique empreinte sur la pierre des premiers temples chrétiens, les papes partagèrent la fièvre commune, surtout dans les XVe et XVIe siècles. Les anciennes basiliques romaines disparurent en corps ou en esprit, ou perdirent plusieurs de leurs membres: celle- ci vit sa façade et ses flancs inscrits dans un palais, celle-là ne put garder que son vieux sanctuaire en hémicycle, cette troisième ne trouva grâce que pour son clocher, celte quatrième, enfin, ne con- serva presque fortuitement que son mobilier primitif, sans doute, parce qu'on n'était pas assez riche pour le renouveler: aucune d'elles n'a été complètement mainlenue dans la forme originelle. Toutefois, en donnant à l'une ce qui manque à l'autre, en établissant des échanges entr'elles, par la pensée, on retrouve à Rome plus qu'en aucun lieu de la terre tous les éléments de la basilique latine; on peut littéralement la rebâtir sans qu'une seule disposition et un seul symbole lui fassent défaut; un peuple de temples facilitent cette synthèse.