page suivante »
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 333 j'ai cru voir que le dogme de la (rinité qui nous a été révélé par Dieu, nous présentait l'étemelle et parfaite solution de l'éternel problème, et j'ai attiré l'attention des penseurs sur ce type de toutes les solutions. Un homme a voulu prendre le modèle de l'organisation sociale, sur l'har- monie des astres. Vous l'avez appelé extravagant, utopiste ; vous lui avez reproché de donner la matière pour modèle à l'intelligence, et par là de ra- valer l'intelligence jusqu'à la matière. Maintenant je prends mon modèle dans Dieu même, et je vous invite à étudier attentivement la solution éternelle , afin de vous guider dans la solution des problèmes qui s'agitent dans le temps, sous une forme analo- gue, vous me traitez de rêveur, d'ambitieux, de stérile. O grands hommes pratiques qui vous réservez le monopole de l'utilité, indiquez-nous donc la voie à suivre ! Vous me répondez dans ce même article : « La science véritable s'ef- force, d'une part, de développer au point de vue pratique' les hautes no- lions fournies par la religion, de les rendre claires et intelligibles, et d'en tirer les conséquences applicables à la conduite des hommes, et, d'autre part, de pénétrer les lois qui régissent le monde matériel, afin d'en procurera l'homme le véritable domaine. » Très bien ! nous sommes d'accord, si toutefois nous attachons le même sens aux mots. Mais alors qu'ai-je fait, ou du moins qu'ai-je tâché de faire, si non ce que vous me conseillez ? Pénétrer les lois qui régissent le monde matériel. Qu'est-ce, sinon ramener l'unité dans la variété des phénomènes, en réunissant toute une série de phénomènes sous une même formule ? C'est ce que je me suis efforcé de faire dans le chapitre des lois du monde physique; c'est tout ce que pouvait faire un philosophe, car les expériences sont l'œuvre du physicien et du chimiste, et rien d'ailleurs ne vous dit que je n'en aie point fait pour arriver à mes conclusions. Développer au point de vue pratique les hautes notions fournies par la religion. La plus haute notion que la religion nous fournisse, n'est-elle pas celle de la Trinité ? Faire de ce mystère qui, jusque-là , a été une croyance purement spéculative, une formule qui doit servir de règle aux grands problèmes po- litiques, sociaux, esthétiques, et religieux, n'est-ce pas développer au point de vue pratique les hautes notions fournies par la religion ? Les rendre claires et intelligibles. Par quels moyens pensez-vous qu'on puisse rendre claires et intelligibles ces hautes notions ? Quant à moi j'ai beau chercher, je n'en puis trouver que deux. D'abord un moyen direct, c'est d'expliquer et définir, s'il est possible, les termes qui composent ces notions.