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                               CUAGNY.                       229

brille du plus vif éclat, soit dans le pays bas, soit sur les
coteaux. Divisé en deux grandes régions, la plaine et la mon-
tagne, il n'a jamais formé qu'un peuple de frères, s'aimant,
s'entr'aidant, se comprenant, marchant comme un seul
homme dans la voie que le patriotisme général et local a
tracée devant lui. Ses intérêts moraux et matériels ont
toujours convergé vers l'unité. Aussi, au conseil général
du déparlement, au conseil d'arrondissement de Chalon-sur-
Saône, n'a-t-il voulu avoir pour mandataires que ses propres
enfants, ce qui est louable comme règle, quand des circons-
tances particulières, le besoin de récompenser un dévoûment
éprouvé, une haute vertu ou une haute intelligence, hors des
étroites limites cantonnales, ne provoquent point l'exception.
Peu de cantons sont aussi généralement que celui-ci animés
d'un saint amour du bien public. — Mais occupons-nous de
la ville de Chagny.

                                  II.

   La situation de Chagny est certainement une des plus dé-
licieuses qu'on puisse trouver en Bourgogne. Comme toutes
les cités des régions essentiellement viticoles de la province,
elle regarde l'Orient dont la lumière imprime à ses paysages
et à ses monuments cette merveilleuse couleur que les peintres
voyageurs admirent, en traversant nos contrées. Derrière elle,
est cette vallée de Santenay, à la limpide atmosphère, aux fa-
buleuses perspectives, que j'ai chantée ailleurs (1). Les ruines
d'un ermitage, flanquées de deux arbres, grisonnent sur la
colline qui l'ombrage ; l'élégante villa de M. Leclerc aîné, avo-
cat, s'élève par enchantement sur la montagne voisine, au milieu
d'un magnifique emplacement qu'une agriculture intelligente

  (i) Dans le premier volume du Journal d'un Pèlerin.
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