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DE LA TRADITION DES GÉANTS. 253 Il est cependant important de remarquer que d'ordinaire les peuples anciens choisissaient pour chefs et pour princes des hommes distingués par leur taille et par leurs forces physi- ques. Ces qualités étaient grandement estimées dans ces temps de barbarie ou de civilisation imparfaite où les rois étaient seulement chefs des expéditions guerrières et où le gouverne- ment intérieur et le pouvoir des lois étaient confiés à la race des prêtres et des pontifes. L'antiquité nous donne maints exemples de cet usage.Ainsi Nemrod, le robuste chasseur, fut le premier roi de Babylone (1). Ainsi Saùl, choisi pour pre- mier roi des Juifs, était plus haut de toute la tête que les autres enfants d'Israël (2). Ainsi Homère représente les héros, ces princes des armées , soit grecques, soit troyennes , d'une taille et d'une force supérieures à celles des autres guerriers ! C'est pour cela que dans les festins on leur donnait une part trois, quatre fois plus considérable qu'aux autres convives. Cette coutume de choisir pour chef le guerrier le plus grand et le plus robuste était en usage chez les Normands et chez les Scandinaves et l'est encore dans les peuplades à demi-bar- bares de l'Afrique intérieure et chez les sauvages de l'Amé- rique. L'abbé JOLIBOIS , curé de Trévoux. (t) Genèse : ch. x, v. 9. (a) I. Livre des Hois. ch. x, v. a3.