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CHAGNY. 243 Un enfant de Chagny, mort prématurément, Hyacinthe Bruchet, avait conçu le projet le plus logique de chemin de fer de Paris à Lyon , par son intéressante patrie. Ce projet était éminemment national , éminemment économique , éminemment utile pour les populations traversées, au mi- lieu desquelles la voie de fer eût porté la vie et les débou- chés qui leur manquent. Mais, il n'émanait pas d'un ingé- nieur des ponts-et-chaussées, il venait d'un homme obscur , sans influence politique, inconnu des députés, des puissants, des corrupteurs et des corrompus du pouvoir , sans patrona- ges, sans prôneurs officiels et officieux , n'ayant pour lui que sa haute intelligence, ses consciencieuses études, la droiture de ses intentions, un amour sans bornes de son pays ; — il fut écarté : on ne songea pas même à demander s'il était ra- tionnel. On préféra , dens l'intérêt exclusif de Dijon, adopter un tracé géographiquement absurde , qui allongera singu- lièrement le trajet entre Paris et Lyon, frappera de frais plus onéreux les marchandises en transit , et fera perdre un temps précieux aux voyageurs. — Si jamais le gouverne- ment revient en France aux idées nationales , et qu'il veuille les appliquer à un nouveau chemin de fer de Paris à Lyon, on ira exhumer les projets d'Hyacinthe Bruchet. Par eux , les intérêts généraux concordaient merveilleusement avec les intérêts particuliers de la ville et du canton de Chagny. Ce centre important devenait le point de fraternisation et de ral- liement des industrieuses populations du CharoIIais, de celles de la terre éduenne et de toute la plaine de nos environs. Beaune et Nuits , Dijon même ne perdaient rien à ce tracé , car la ligne générale de Paris à Lyon par Chagny, ne dé- truisait par la ligne partielle de Dijon à Chagny. — Un nou- veau projet de chemin de fer de Joigny à Chagny, a été pro^ posé naguère par M. Raudot, ancien député de l'Yonne : il maintient pour notre chef-lieu de canton, les avantages que lui