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                    LA TENTATION.
Derrière la montagne aux sinueux contours
Disparaissent déjà Nazareth et ses tours.
Les bornes sur le sol déjà sont plus distantes ;
Plus rares, les maisons, déjà, font place aux tentes.
C'est, au lieu des faneurs, la tribu des bergers.
Plus de grasse vallée et de flancs ombragés ;
Quelques maigres sillons qu'interceptent les roches
Tout de la terre inculte annonce les approches.
Un dernier champ d'épis côtoyant le sentier,
Autour de quelques ceps un buisson d'églantier *
L'herbe autour d'un vieux puits plus épaisse etplus ver
Près d'une humble maison de platanes couverte
Quelques fleurs, un verger orné d'arbres choisis,
Font, au bord du désert, un extrême oasis.
Tout est propre et charmant dans cet étroit domaine
Les chars plus élégants que le bouvier ramène ,
Les arbres mieux taillés, la blancheur du bétail,
Tout montre en ce logis la joie et le travail.


Dès qu'en son vert enclos parut la blanche ferme,
Le pèlerin distrait marcha d'un pied moins ferme,
Son bâton sur le roc sonna moins rudement
Son front de plis rêveurs se rida vaguement.
Ses regards hésitants cherchaient cette demeure,
Il semblait ne souffrir qu'à partir de cette heure,
Cet intime combat dont le ciel est l'enjeu,
Et que soutient en lui l'homme appuyé du dieu.
Il a connu ce toit où tant de paix se cache,
Un lien hospitalier dès longtemps l'y rattache,
Au retour du désert à ce foyer admis,
Il y trouvait toujours des visages amis.
Car il allait souvent, comme tous les prophètes,
De la nature au loin goûter les saintes fêtes ;
C'est là que par son père il était visité,
Là qu'il se souvenait de sa divinité.