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FABLES1. LA MACHINE A V A P E U R ET L E BERGER. Immense scolopendre aux mille pieds roulants, Une ligne de chars, de sa machine armée, Semant le feu, sifflant, soufflant flamme et fumée, Sur deux rubans de fer, s'avançait dans les champs. Accourez, bourgeois, paysans, Criait, à fendre les oreilles, La machine à tous les passants. A genoux devant ces merveilles ! De la richesse et du savoir , Venez adorer le pouvoir. Entendez-vous cette insolente ! Répondait un berger. Guillotine ambulante, Qui m'as pourfendu mes moutons ; En deux coupé mon héritage, Incendié mes blés et gaspillé mes fonds : Quand ma ruine est ton ouvrage, (1) Nous empruntons à un gracieux volume de fables que va publier M. Fleury Donzel,de Rive-de-Gier, les trois pièces suivantes. Elles donneront un avant-goût de la grâce et de l'esprit qui règne dans tout le recueil qui nous est prochainement promis. On y retrouvera quelque peu de la bonhommie et de l'honnêteté de notre bon Lafontaine.