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60              DE LA DOULEUR DANS LE TEMPS.
à votre cœur ; ou si elle dérobe adroitement à votre cœur
pour l'ajouter à votre personnalité... vous voyez bien que tout
se fait pour vous !
   L'âme devra être parfaitement belle pour les Cieux. Au
sein de l'infini, à quoi servirait beaucoup d'amour s'il ne
pouvait être contenu dans notre personnalité ; à quoi servi-
rait une grande personnalité si elle ne pouvait être remplie
par notre amour ? Il faut que les formes célestes de la per-
sonne soient prises par l'amour : il faut que la vie de l'amour
brille dans toutes les formes de la personne , comme la joie
dans la prunelle vivante.
   Ainsi le veut l'Artiste divin.
   Cette beauté de proportion de l'âme renferme ses condi-
tions d'immortalité. Un système d'organes ne pourrait se dé-
velopper en elle au dépens de l'autre sans les mettre tous les
deux en péril. La nature humaine ne doit pas renverser en
entrant dans l'infini ! Il importe de donner toute sa solidité
à l'amour: l'âme ne peut s'agrandir pour mourir.
   L'âme , comme le beau , comme la poésie, comme Dieu ,
n'est que l'infini constitué. Or, l'amour solide , c'est la vertu.
C'est pourquoi la Religion nous demande constamment la
pratique. Dans la pratique est à la fois l'amour, qui a voulu,
et la force, qui a pu. La pratique, c'est la perfection. Il ne
faut être ni mou ni béat, mais plaire au Dieu vivant !



   Je dirai aux âmes des hommes, ce sont là les nécessités
de l'absolu. Il ne faut pas que votre amour soit comme une
flamme qu'emportera le vent du Ciel, ni votre personnalité
comme un tronc éteint ; mais que l'amour et la volonté fondus
l'un avec l'autre entrent dans l'incandescence des astres im-
mortels !
   On doit donc prendre sur la terre un soin égal de la pet-