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DE LA DOULEUR DANS LE TEMPS. 61 sonnalilé et de l'amour (1). Au fond , c'est bien l'amour qui est le plus divin... Mais comme l'homme n'est pas encore assez bon , il fait beaucoup plus de cas de la puissance que de l'amour. Parce que c'est toujours une puissance qui réussit dans le monde, et l'égoïsme , comme tous les mauvais senti- ments , n'a de respect que pour la force. Au lieu que l'a- mour, fait pour le Ciel, est exposé ici-bas à toutes les bles- sures. Beaucoup d'âmes l'ont senti , et elles se sont retirées à l'écart pour le cacher sous les fleurs... de la sainteté. Il y a des hommes qui ne connaissent qu'un élan ; puissent- ils ne pas connaître l'autre ! En nous il est comme deux âmes ; heureux ceux qui ne portent que l'âme qui veut con- naître... Sauvez-vous, sauvez-vous dans la puissance si vous reçûtes, sur la terre, celte autre âme qui veut aimer. Ou si déjà le bon sens a pu atteindre votre cœur, retirez-vous de suite en Dieu... Cœurs si tendres, prenez donc garde à la douleur, elle sera si pénétrante avec vous ; elle vous traitera presque comme les saints. Mais voyez jusqu'où va votre amour! et cet attendris- sement qui ne vous quitte plus, et cet émoi qui vous fait mourir... Il faut que tout cela rentre dans votre moi. Impo- (r) Il ne faut pas croire que la puissance et l'amour suivent deux lignes parallèles jusqu'à l'infini, sans se rencontrer. Elles y arrivent au contraire par un cercle dans lequel elles aboutissent l'une à l'autre. La plénitude de l'amour devient la puissance, et l'apogée de la puissance se change aussitôt en amour. On trouve même des traces de cette loi sur la terre, ou, comme on l'a pu remarquer, les fils-tiennent avant tout de leur mère, de même que les filles ressemblent plus à leurs pères, de caractère et de tempérament. La puissance et l'amour sont de toute éternité unies ; dans le temps seul est la division du travail. Le relatif n'est offert qu'à la faiblesse de l'homme... Si au fond il n'en était pas ainsi de ces deux énergies de l'absolu, comment les Personnes divines eussent-elles trouvé dans leur triuité l'unité vivante de Dieu ? Les relations intrinsèques de la substance sont remplies des merveilles toutes divines de l'union.