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 ilO                    HISTOIRE DE LYON.

siblo que nous ayons sur l'histoire d'une grande ville, mais je crains
qu'on ne rencontre dans Clerjon plus d'idées fausses et de faits con-
trouvés ou brodés que de science forte et saine. Le talent de Cler-
jon valait infiniment mieux que son livre.
   Depuis 1830, beaucoup de publications particulières, beaucoup
d'excellentes recherches se sont ajoutées aux écrits que nous avions
déjà, et le moment est sans contredit plus favorable pour qui veut
écrire une Histoire de Lyon. Il est vrai cependant que cette abon-
dance de matériaux requiert de la patience et de l'habileté, car il
s'agit de mettre en œuvre; l'essentiel, en ce genre, étant moins
peut-être d'avoir que de savoir posséder.
   M. Monfalcon s'est mis tout-à-coup, et résolument, à aborder la
lâche pénible sous laquelle avait succombé Clerjon, enlevé d'ailleurs
par une mort prématurée. Le nouvel historien me paraît même y
aller avec trop d'ardeur et de bravoure. Il donne, par exemple, dans
une note de la quatrième page, une idée des obligations auxquelles
on est assujetti dès qu'on entreprend un travail comme le sien, et
je ne sais trop si cela n'est point compromettant.
    « Connaître toutes les sources authentiques des faits historiques,
et en faire un bon usage; s'en tenir à l'exactitude du récit, sans
passion , comme sans esprit de système ; élaguer du tableau des
événements les digressions qui leur sont étrangères ; soumettre à
une critique sévère, mais toujours motivée et décente, les points
contestés; donner à chaque époque son allure et sa couleur; faire
concourir constamment les délails à l'effet de l'ensemble ; mainte-
nir l'ordre et les proportions entre les nombreux éléments du sujet,
selon un plan invariablement suivi ; se dissimuler enfin derrière les
faits, et les respecter comme des maîtres, qui seuls savent bien
dire ; telle est, selon M. Monfalcon, la lâche de l'historien de Lyon,
qui a pris sa mission au sérieux. »
   Je crois qu'il est imprudent, sinon inutile, de donner de pareils
programmes, car il y a dauger qu'il ne vienne l'envie au lecteur
d'en demander l'accomplissement; or, quel est l'homme qui peut se
glorifier de connaître toutes les sources authentiques des faits his
toriques dont il veut présenter le tissu ?
   Ce n'est pas d'après un premier cahier qu'il nous est permis de