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   A la suite de cette acquisition, le comte Thomas eut une
vive contestation avec Etienne I e r , sire deïhoire et de Villars,
qui se prétendait suzerain du fief de Rogemonl et seigneur im-
médiat de la Combe de Saint-Rambert, situés dans les monta-
gnes au nord de cette ville. Cette querelle fut-elle d'abord
débattue par les armes selon l'usage du temps? Les documents
sont silencieux sur ce point ; mais l'acte qui règle ce différend
est dans les archives de Savoie. C'est une sentence arbitrale de
sept prélats, trois archevêques et quatre évéques, parmi les-
quels figure l'évoque deBelley. Ce jugement à la date du 30
décembre 1234 attribue au siredeThoire le iief deRogemonl
et les terres en litige, avec prohibition aux comtes de Savoie
d'acquérir au milieu des possessions de leur partie adverse; il
met en évidence la puissance des sires de Thoire et l'ambition
immodérée du comte de Savoie.
   Avant cet événement, le comte Thomas, les sires de Coligny
et de Thoire s'étaient croisés contre les Albigeois. Le foyer de
ces guerres religieuses n'étant pas très éloigné de notre pro-
vince, les ardentes prédications contre les hérétiques poussèrent
dans le midi de la France presque tous les seigneurs du Bugey,
suivis de nombreux vassaux. Le Dauphiné montra la même
ardeur pour cette croisade, qui suspendit les guerres féodales
et procura aux populations un instant de repos, si toutefois les
brigands ne profitèrent pas de l'absence des hommes de guerre
pour se livrer à leurs déprédations.
  L'histoire du comte Thomas est intimement liée à l'histoire
du Bugey, théâtre de son ambition. Son mariage eut lieu
dans le château de Rossillon et il justifia par ce mariage, aussi
bien que par son acquisition de la seigneurie de Saint-Ram-
berl, sa réputation d'avoir été le prince le plus avisé de son
temps, comme l'a écrit l'historien Noslradamus.
   Les vieux chroniqueurs (1) narrent avec des détails pleins
  (i) Chroniques de Savoie, par Servion et Champier.