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310 ÉTUDE SUR LA VIE ET SUR LES ÉCRITS on l'accueillait avec une cordialité empressée, et l'on fêtait sa bienvenue par l'interruption du jeûne. Les vieillards et les jeunes gens ne jeûnaient que de temps à autre, suivant que leurs forces le permettaient (1). On avait aussi égard et à l'âge et aux besoins dans la distri- bution des vêtements. Les moines ne portaient pas de linge, linteo non oportet monachum indui. Leur extérieur ne devait montrer ni propreté recherchée, ni négligence affectée. Leur garde-robe se composait de trois tuniques, de deux manteaux (pallia), et de deux capuchons (cuculli), auxquels on ajoutait xmemelote, ou mantelet de peau avec le poil. Les souliers ou pedules étaient la chaussure d'hiver dans le cloître, et quand les Religieux allaient en ville ou bien se mettaient en voyage, toujours, dans le monastère, ils se couvraient dupallium, ou, à défaut, jetaient sur leurs épaules un autre vêtement, la mapula. Us ne devaient pas nourrir leur chevelure, nimignarderleur vi- sage; tous se faisaient raser la tête de la même manière et le même jour (2). Les Religieux devaient reposer dans le même dortoir, s'il se pouvait; tout au moins, cherchait-on à les classer par dixaines, et à leur donner pour gardien, pour recteur un De- canus ou doyen. Leurs couvertures étaient simples et modestes; chaque mois, l'Abbé ou le Préposé inspectait le lit de chaque moine, pour s'assurer que rien n'y manquait et qu'il n'y avait rien de superflu. Les moines couchaient seul à seul; le silence leur était enjoint quand ils allaient prendre leur repos, et une lumière veillait toute la nuit dans le dortoir (3). Lorsqu'il s'était commis quelque infraction à la Règle, on savait concilier la sévérité avec l'indulgence et la raison; mais ( i ) Ibid., cap. i o , i x . (») RégulaMonachor., cap. 12. (S) Ibid., cap. i3.