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ET DE SA HÉPARATION. "215 lierai une remarquable. Dans tout le monde ancien, nous voyons l'homme à la recherche de la vérité et du souverain bien ; en même temps, nous ne voyons pas un seul homme parvenu a les atteindre ! Deux faits sont donc établis : Que si l'homme déchu eût été dégradé jusqu'au fond de son être, tous ses désirs et tous ses actes eussent été tournés au mal ; et que si l'homme déchu avait pu, par ce qui lui restait de bien et de libre, s'élever à la possession de la vérité et du bien, sa constance les lui eût fait atteindre. L'histoire con- firme ainsi toute la théorie de la justification, puisqu'elle montre l'homme possédant encore quelque liberté et quelque désir du bien, mais pas assez de liberté et de désir du bien pour arriver à son but. Dire que l'homme doive a Dieu sa liberté, c'est dire vrai ; dire qu'il se la doive à lui-même, c'est dire vrai, puisque Dieu ne la lui donne que d'autant qu'il veut la recevoir, et qu'en un mot, il coopère. « Etant donc des coopérateurs de Dieu, dit saint Paul, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce en vain » (1). « Dieu ne diminue ses grâces, dit Fé- nelon, que pour ceux qui diminuent leur coopération » (2). « Quoique l'impulsion et le secours de la grâce viennent de Dieu, dit Leibnitz, il y a toujours dans l'homme une coopéra- tion, autrement on ne pourrait pas dire qu'il a agi » (3). Et l'on ne pourrait pas dire uon plus qu'il a mérité. Dieu procède à la réparation avec la même joie qu'à la création; dans l'une comme dans l'autre, il veut nous assu- rer l'être. Demander la grâce, ce n'est point demander une force étrangère, c'est attirer un aliment dont notre ame sera nourrie, un aliment qui doit se changer en notre propre subs- ( i) S. PAUL, Epine aux Corinthiens, chap. V I , v. i, (?.) FÈNELfw, Explication des max. art. X X I V . (3) LEIBNITZ, Système de tlu'olnijic.