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418 II. Nous parlerons d'abord du mémoire dans lequel M. A. Blan- qui a développé des considérations pleines d'intérêt sur l'état social de la Turquie d'Europe, au temps actuel. Cet auteur a présenté, avec le talent qui le distingue, de curieuses et pro- fondes observations sur l'aspect général des lieux, sur les mœurs des populations, sur l'organisation politique, religieuse et administrative de ces contrées dans lesquelles il a fait tout récemment un voyage d'exploration. Les détails dans lesquels entre le savant professeur sont extrêmement attachants. Tantôt il examine les éléments si disparates et si opposés dont se composent les populations de la Turquie d'Europe.Tantôt il observe et signaleles différences déplorables que la partialité des lois turques a établie entre les musulmans et les chrétiens.Tantôt, après avoir fait de pit- toresques descriptions des lieux qu'il a parcouru, il les com- pare avec les indications portées sur les meilleures cartes géo- graphiques, et il rectifie les inexactitudes que ces caries con- tiennent. Rien n'échappe à son intelligente investigation. Ses yeux n'apperçoivent pas un effet dont son esprit ne veuille découvrir, et ne découvre la cause. Sa plume ingénieuse groupe les faits, les compare, les analyse et en fait ressortir d'inté- ressantes conséquences et d'utiles enseignements. Il décrit avec une saisissante énergie de style le despotisme brutal que les sectateurs du Croissant exercent sur les populations chré- tiennes de l'empire ; puis il dépeint en termes touchants la stoïque résignation, les vertus et la mâle vigueur de ces vic- times du fanatisme musulman. En regard de ce tableau^ M. A. Blanqui trace le portrait de la population turque. Le contraste le plus complet existe entre les oppresseurs et les opprimés. Autant ceux-ci montrent de noble résignation, autant ceux-là exercent d'infâmes tyrannies ; autant les populations chrétien- nes déploient de vertus, autant les populations turques com-