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de ce village pour aller aux bains, des blocs de granité, de
schistes micacés, talqueux ou chloriteux, venant probablement
de la chaîne opposée, et qui sont déposés sur le calcaire ju-
rassique alpin.
    Or, une grande débâcle a pu combler en partie cette vallée,
et une seconde lame d'eau est venue en opérerle déblai, en
enlevant tous les débris que leur volume n'a pas fait résister à
son impulsion. Il en est résulté naturellement que les plus gros
sont restés sur le flanc de la montagne et dans le fond de la
vallée. Aucun courant rapide ne pourrait les avoir déposés
aussi délicatement sur le bord et sur la pente des escarpe-
ments. M. Lortet en a vu, entre autres, près du village de
St-Gall, dans la vallée de Medels, deux qui sont tellement
placés, qu'ils semblent devoir rouler par leur propre poids.
    Mais ces transports n'ont pas pu s'effectuer sans exercer des
frottements contre les roches en place ; celles-ci ont donc pu
être rayées et polies, creusées en forme d'ornières, tout aussi
 bien que si elles avaient été travaillées par les glaciers, et ces
rayures doivent être encore bien plus horizontales.
     Les glaciers transportent aussi des blocs, mais leurs mo-
 raines sont terminales ou latérales, et quelque immenses
 qu'on veuille les supposer, elles affectent des caractères qui
 permettent de les distinguer d'avec les amas de cailloux, de
 blocs, de sables et d'argile dans lesquels on reconnaît une stra-
 tification et les ressauts qui ont toujours lieu lorsqu'un ob-
 stacle s'oppose à un courant boueux, et qui ne s'observent
jamais dans une moraine.
     Ce fait essentiel de la stratification exigeant quelques déve-
 loppements sur la formation des moraines, M. Lortet examine
 surtout ce qui est relatif à celles qui sont disposées le long
 des glaciers et que l'on désigne spécialement sous le nom de
 moraines latérales.
     LQ fond de toutes les vallées, même les plus élevées/ est,