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173 A cinq kilomètres plus bas, la pente du Rhône s'adoucit; les prairies sont de nouveau marécageuses. Là , commencent à paraître au milieu de la vallée des monticules formés des d é - bris des montagnes voisines. Ceux-ci, au nombre de vingl- cinq environ, sont épars dans une étendue de plus de douze kilomètres et disparaissent à cinq kilomètres au-dessous de Siders. La pente du Rhône et les prairies marécageuses con- tinuent jusqu'au pont de Riddes. Alors on trouve un troisième barrage transversal à la vallée, il est moins marqué que les deux précédents. M. de Can- dolle en a signalé un quatrième auprès de Si-Maurice. Il est précédé par les marais de Martigny. Le barrage de Riddes n'est pas assez élevé pour avoir produit un mouvement de blocs dans la vallée du fleuve. Je n'endirai pasautantdes deux premiers, puisqu'on trouve au-dessous d'eux des masses énormes de débris, et au-dessus des marques évidentes d'an- ciens lacs, surtout entre Brigg et Louesche. Le mouvement des blocs ne pouvant pas s'expliquer par le courant des eaux actuelles, je crois devoir l'attribuer à une rupture des digues naturelles de ces lacs. Ces blocs ne doivent pas se confondre avec ceux qui proviennent des moraines, car ils appartiennent au lit du Rhône et non aux flancs de la vallée ; ils sont liés au mouvement extraordinaire de ses eaux, puisqu'ils sont forcés de stationner là où son cours est devenu plus lent. La vallée de l'Arve m'a montré un barrage à quinze kilo- mètres au-dessous de Chamouny. Alors la rivière se précipite et transporte des blocs ; à Servoz, son cours est ralenti et les blocs cessent. Au-dessous, deuxième barrage et monceaux de blocs dans le lit de la rivière; ceux-ci cessent d'être transportés dans le haut de la vallée de Sallencb.es. Alors l'Arve ne charrie plus que des cailloux de petite dimension. Plus loin les étranglements sont trop peu marqués pour pro- duire des cascades, et l'apparition de nouveaux blocs.