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159 tement compris cet homme qui fut la personnification la plus complète et la plus constante du principe révolutionnaire de 1789 ; cette simple conception amer- veilleusement fécondé son travail et en a fait une œuvre biographique digne d'être signalée. Lafayette est mort en butte au mécontentement de tous les partis dont il avait repoussé les tendances exclusives et l'indifférence publique sem- ble déjà l'avoir enveloppé de l'oubli, ce second linceul des mot ts. Cependant lorsqu'on lit la notice de M. Boullée, on ne peut s'empêcher de se sentir le cœur plein d'admiration et de respect pour ce personnage antique, dont l'existence fut consacrée tout entière avec une unité si rare au service de la liberté et de l'égalité civile et politique. La beauté de ce caractère frappe surtout au mi- lieu des tristes exemples d'extrême mobilité de conviction que nous offre le. scepticisme politique qui a succédé à nos agitations révolutionnaires, mainte- nant que les intérêts sont devenus la seule base des opinions. Quoique légitimiste, M. Boullée a écrit sa notice avec une rare impartialité. Cet esprit de justice qui lui attirera peut-être les reproches de son parti, est pour nous un titre de plus aux éloges que nous nous plaisons à lui donner. P. L. — Le livre du Génie des Religions par M. E. Quinet vient de paraître à Paris, chez l'éditeur Charpentier. Cette œuvre dont les bases ont été jettées à Lyon, dans ce cours qui a «u un retentissement si éclatant au milieu de nous, est une des plus élevées par la pensée, et des plus neuves par la forme, qui soient sorties de la plume des écrivains de ce temps. C'est comme les précédents ouvrages du savant professeur, un monument de haute philo- sophie revêtu de haute poésie. Nous devons à cette importante production un examen approfondi qu'elle aura dans un de nos prochains numéros. — Un autre écrivain, qui tient à notre ville par de nombreux souvenirs, M. Hyppolite Fortoul, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse, vient de publier son livre de l'Art en Allemagne, dont quelques fragments, insérés dans les Revues de Paris et des Deux-Mondes, avaient vivement sollicité l'attention de tout ce qui s'occupe de la philosophie de l'art. La Revue rendra compte de cet ouvrage. — Notre compatriote, M. Bignan, a complété ses traductions d'Homère en vers français par la publication del' Odyssée. L'auteur, bon helléniste, comme on le sait, a mis dans ce dernier ouvrage la conscience et le talent qui distinguent sa version de l'Iliade. — M. Louis Dupasquier, fait imprimer dans ce moment, une Monographie de l'église de Brou. Le texte est dû à la plume érudite de M. Didron. Les des- sins, couples, plans, vitraux et détails sont exécutés à Lyon, d'après les travaux de M. L. Dupasquier, par deux élèves de M. Vibert, MM. Duchène etThomas- sin. Cette œuvre consciencieuse honorera notre ville et sera un digne pendant au beau livre publié sur Vienne par M. Etienne Rey. — M. Couchaud, mettant à profit parmi nous son long séjour en Grèce, con- tinue à publier les Eglises bysantines de cette contrée. La 5e livraison a paru. Elle fait honneur à M. Couchaud au point de vue de l'art, comme sous le rapport de