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       LES VACANCES JUDICIAIRES,

                              SATIRE.




  Dans mes vers, autrefois, j'attaquai la musique (I),
  Etourdissant fléau, calamité publique,
  Qui nous saisit au corps, les soirs et les matins,
  Nous réveille en sursaut, s'assied à nos festins,
  Et troublant, de son bruit, nos loisirs ou nos veilles,
  Cent fois, hors de propos, nous brise les oreilles.
    Un plus grave sujet m'occupe en ce moment ;
  Hors d'ici tout futile et vain amusement !
  Dans un prône sans art, bien nu, sans artifice,
  Je veux dire, aujourd'hui, son fait à la Justice.
     Plaideurs, vous souriez à ce hardi projet,
  Venez m'encourager vous si pleins du sujet :
  De vos griefs secrets me rendant l'interprète,
  Je vais traduire en vers votre plainte muette.
    Depuis le jour où l'homme, arraché du néant,
  Se cramponne à la terre, et, d'un pas de géant,
  Fend l'espace avec elle, en traçant une orbite
  Dont d'immuables lois ont marqué la limite,
  La chicane, du monde est en possession !
  0 noble antiquité ! de la création,
   On peut ainsi dater la première audience i

(i) Satire contre la musique, Revue du lyonnais, tom TU, p. 101.