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125 Ce second livre du poème est divisé en huit parties princi- pales. Dans l'impossibilité où nous sommes de suivre pas à pas Psyché dans ce voyage de l'épreuve, de raconter toutes les idées voilées sous les plus simples aventures et d'interpel- ler les plus petits détails, nous nous bornerons à marquer en quelques mots les stations principales de ce long chemin de douleur. Nous écrirons en quelque sorte les arguments que le poète aurait pu mettre en tête de chacune des parties de ce livre. I. Psyché au désert.— En proie aux douleurs de la faim, subjuguée par la nature, au milieu des sables torrides ou des forêts glaciales; exposé à la rage des bêtes fauves, la veuve de l'Amour oublie presque complètement, dans la douleur du corps toutsouvenirdel'épouxmystique.—xlprèsla faute d'Eve, Dieu maudit la terre, dit la Bible. Elle est devenue l'ennemie de l'homme qui, dans ces premiers temps, est vaincu par elle. — Lespremiers arts matériels ne sont pas même encore inventés. Le poète adopte l'idée de Vico, suivant laquelle, après la faute primitive, l'obscurcissement de la vérité fut presque complet. II. Psyché aux dieux infernaux. — Selon le philosophe napo- litain, ce fut un coup de foudre qui créa les premiers dieux à l'humanité déchue ; de là , les religions de terreur et de ténè- bres. Couchée sur une terre brûlante et maudite, l'humanité se fit des dieux terribles, vengeurs, sanguinaires ; écrasée sous le poids des plus grossières douleurs, l'humanité n'a pas la force de se lever debout et reste à genoux devant des divinités monstrueuses. — Premières associations barbares. — Pre- mier culte du sang. — Prise par des chasseurs, Psyché, la plus belle des captives, est réservée comme la plus précieuse victime d'une immense hécatombe humaine ; elle va mon- ter sur le bûcher, lorsqu'elle est délivrée à la suite d'un com- bat des tributs nomades.—Les nationalités primitives commen-