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Oh! ton amour est tout! le sort ne peut m'atteindre
Tant que le sort me laisse ton amour.
Oh ! reste dans mes bras ! que je puisse t'étreindre ,
Baiser ta bouche et tes yeux tour-Ã -tour !
O mon unique chère ! une éternelle année
De jours, heureux sans toi, ne peut valoir
Une heure à tes côtés , une heure fortunée
De rêverie et de doux nonchaloir.
Si l'espérance a fui, si sa lueur ravie
N'éclaire plus mon pénible chemin,
Crois-moi ! sans ses rayons nous irons dans la vie
Plus sûrement en nous tenant la main.
De plus vives lueurs me guideront encore
Dans le sentier jusqu'Ã mon dernier jour :
L'ame qui brille en moi comme la blanche aurore
Est ton sourire , ô mon ange d'amour !
Ainsi, lorsque s'éteint la lampe qui le guide ,
Le voyageur, éperdu dans la nuit,
S'arrête plein d'effroi : le tronc d'arbre est livide ,
La feuille en l'air fait un sinistre bruit.
Mais bientôt l'ombre cesse, il lève sa paupière ;
L'étoile brille, il marche audacieux,
Heureux de découvrir que nulle autre lumière
Ne vaut encor la lumière des cieux.
Philibert LEDUC.
Bourg , 20 février 1836.