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459 Oh! ton amour est tout! le sort ne peut m'atteindre Tant que le sort me laisse ton amour. Oh ! reste dans mes bras ! que je puisse t'étreindre , Baiser ta bouche et tes yeux tour-à -tour ! O mon unique chère ! une éternelle année De jours, heureux sans toi, ne peut valoir Une heure à tes côtés , une heure fortunée De rêverie et de doux nonchaloir. Si l'espérance a fui, si sa lueur ravie N'éclaire plus mon pénible chemin, Crois-moi ! sans ses rayons nous irons dans la vie Plus sûrement en nous tenant la main. De plus vives lueurs me guideront encore Dans le sentier jusqu'à mon dernier jour : L'ame qui brille en moi comme la blanche aurore Est ton sourire , ô mon ange d'amour ! Ainsi, lorsque s'éteint la lampe qui le guide , Le voyageur, éperdu dans la nuit, S'arrête plein d'effroi : le tronc d'arbre est livide , La feuille en l'air fait un sinistre bruit. Mais bientôt l'ombre cesse, il lève sa paupière ; L'étoile brille, il marche audacieux, Heureux de découvrir que nulle autre lumière Ne vaut encor la lumière des cieux. Philibert LEDUC. Bourg , 20 février 1836.