page suivante »
458 « Trois longs jours et trois nuits, ô mon unique amante ! « Nous fûmes ballotés par la mer en tourmente : « Pour sauver notre barque et gagner l'un des bords, « Nous avons fait long-temps d'inutiles efforts. « La mort nous entourait ; mon ame était glacée, « Et je t'aimais encor. La tempête est passée, « J'ai trouvé le repos; tes pleurs sont superflus , « Marie , oh ! ne me pleure plus ! « Et toi! prépare-toi bientôt à me rejoindre. « Du dernier rendez-vous vois-tu l'étoile poindre ? « Oui, bientôt nous irons sur les bords désirés « Où les cœurs bien aimants ne sont plus séparés. » Alors le coq chanta, le ciel devint tout sombre , Le fantôme s'enfuit, mais, en fuyant dans l'ombre , Il murmurait ces mots qu'emportait le reflux : « Marie, oh ! ne me pleure plus ! » Philibert LEDUC. Bourg, 28 février 1836. IMITATION DE THOMAS MOORE. Je pleurerais l'espoir qui fuit, si ton sourire N'éclairait plus mou horizon brumeux; Quand mes amis s'en vont, je briserais ma lyre , Si tu m'étais infidèle comme eux. Mais tant que sur mes bras tu poseras ta tête , Tant que nos cœurs l'un sur l'autre battront, Oh! je ne craindrai pas le vent de la tempête , Ni le nuage au-dessus de mon front.