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« Trois longs jours et trois nuits, ô mon unique amante !
« Nous fûmes ballotés par la mer en tourmente :
« Pour sauver notre barque et gagner l'un des bords,
« Nous avons fait long-temps d'inutiles efforts.
« La mort nous entourait ; mon ame était glacée,
« Et je t'aimais encor. La tempête est passée,
« J'ai trouvé le repos; tes pleurs sont superflus ,
  « Marie , oh ! ne me pleure plus !


« Et toi! prépare-toi bientôt à me rejoindre.
« Du dernier rendez-vous vois-tu l'étoile poindre ?
« Oui, bientôt nous irons sur les bords désirés
« Où les cœurs bien aimants ne sont plus séparés. »
Alors le coq chanta, le ciel devint tout sombre ,
Le fantôme s'enfuit, mais, en fuyant dans l'ombre ,
Il murmurait ces mots qu'emportait le reflux :
   « Marie, oh ! ne me pleure plus ! »
                                        Philibert LEDUC.
       Bourg, 28 février 1836.




          IMITATION DE THOMAS MOORE.

        Je pleurerais l'espoir qui fuit, si ton sourire
          N'éclairait plus mou horizon brumeux;
        Quand mes amis s'en vont, je briserais ma lyre ,
          Si tu m'étais infidèle comme eux.

        Mais tant que sur mes bras tu poseras ta tête ,
          Tant que nos cœurs l'un sur l'autre battront,
        Oh! je ne craindrai pas le vent de la tempête ,
          Ni le nuage au-dessus de mon front.