page suivante »
411 tualisme chrétien devant se résoudre en faits matériels et sensibles, c'est dans ces temps d'indifférence que le culte doit renchérir sur sa pompe et se faire à la fois somptueux et grave. Pour être tout-à -fait orientale, il ne manque à l'église de Lyon-que d'avoir conservé l'usage grec des quatre cierges de cire jaune (1) placés aux quatre coins de l'autel. Tout le vieux rituel primitif de l'église grecque s'est maintenu dans l'église primatiale des Gaules, et encore aujourd'hui M. l'abbé Chapeau, conservateur des rubri- ques , veille avec une sollicitude incroyable à ce que au- cune infraction ne soit faite à l'immuable liturgie «onsa- erée par les siècles, liturgie toute orale qui s'est transmise par la tradition, et que les chanoines-comtes, échappés aux tourments révolutionnaires, ont apprise avec un reli- gieux respect à leurs dociles successeurs déshérités de tant de privilèges, mais si riches en piété et en vertus. Toute cette liturgie, recueillie de leur bouche vénérable, règne encore. — C'est la bénédiction muette , la démarche lente et graduée, la pose sublime du clergé, c'est l'ineffable sonnerie, la décence la plus exemplaire dans tout ce qui approche de l'autel, l'épître que le sous-diacre lit assis, le voile blanc du calice , le chant grégorien dans toute sa pureté native, etc. — La variété dans l'unité. > L'autel majeur ou maître-autel est à double coffre; on on n'y voit pas de tabernacle : l'Eucharistie est placée dans une chapelle latérale (celle de la Croix), comme dans les cryptes dont on veut perpétuer la commémo- ration; deux croix en métal s'élèvent derrière ce maître- (1) L'usage de la cire jaune s'est maintenu dans les églises de la Suisse , de l'Allemagne et de la Belgique.