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382 A moi la feuille qui frissonne Sur le vieux tronc des châtaigniers ! A moi l'abeille qui bourdonne Le long des odorants sentiers ! A moi l'onde où lé cresson nage ; Où le rossignol a son nid ; Où l'insecte du marécage Promène son aile volage, Et la moire de son corsage Dans les roseaux où l'air gémit ! Le lit de mousse verdoyante ; Le pampre à la tige pliante ; Le genêt dont les boutons d'or, De l'émeraude chatoyante Appellent l'inconstant essor! Le vert cytise où la cigale S'anime au fea d'un chaud rayon , Le frêne où montent en spirale La campanule virginale Et le timide liseron ! La clairière où rit la pervenche , Où glissent de molles lueurs; Où, courbant à peine sa branche, L'oiseau se balance et se penche, Chantant son hymne à l'aube blanche Dont il secoue encor les pleurs! A moi ! toi que chacun renie ! Nature en richesse inBnie ! Temple d'Eden où le génie