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A moi la feuille qui frissonne
Sur le vieux tronc des châtaigniers !
A moi l'abeille qui bourdonne
Le long des odorants sentiers !

A moi l'onde où lé cresson nage ;
Où le rossignol a son nid ;
Où l'insecte du marécage
Promène son aile volage,
Et la moire de son corsage
Dans les roseaux où l'air gémit !

Le lit de mousse verdoyante ;
Le pampre à la tige pliante ;
Le genêt dont les boutons d'or,
De l'émeraude chatoyante
Appellent l'inconstant essor!
Le vert cytise où la cigale
S'anime au fea d'un chaud rayon ,
Le frêne où montent en spirale
La campanule virginale
Et le timide liseron !


La clairière où rit la pervenche ,
Où glissent de molles lueurs;
Où, courbant à peine sa branche,
L'oiseau se balance et se penche,
Chantant son hymne à l'aube blanche
Dont il secoue encor les pleurs!

A moi ! toi que chacun renie !
Nature en richesse inBnie !
Temple d'Eden où le génie