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             Vole à Dieu sur l'aile du jour!
             Où toute voix est harmonie,
             Et tout parfum, parfum d'amour !
   Au milieu de ce panorama qui se renouvelle sans cesse,
le poète est à l'aise; il prélude, il chante, il soupire; un
nom de femme invoqué l'enveloppe, le soutient, le protège ;
et lorsque les souvenirs accablants de la ville viennent forcer
l'auteur à redescendre dans sa triste réalité, il se condamne
à sa peine, et ne demande pitié que pour son amie. Que
M. Soulary prenne courage ; nous vivons, il est vrai, en des
jours où le mercantilisme, qui ne veut rien comprendre,
étouffe et méprise le génie ; mais il est encore de par le
monde quelques organisations privilégiées qui conservent la
force de s'imposer à lui, et le contraignent à l'admiration ;
ceux-là remplissent une mission sainte, et de loin en loin
les encouragements étrangers leur arrivent : notre jeune
compatriote doit marcher avec eux ; pour lui le temps n'est
pas venu de faiblir.
                                                F. L.

STABAT MATER DOLOROSA, envers français, par M. Léô-
    pold CUREZ ; Lyon , impr. de Rossary, in-8. 1838.
   Le Stabat est une de ces poésies rimées par des poètes du
cloître et que l'église chante dans ses solennités. Cène sont
pas les vaines pompes d'un langage brillant qui font le mérite
de toutes ces hymnes si rudes et si simples, mais si tou-
chantes et si élevées ; il n'y a rien là pour l'art ; et néanmoins
un ardent lyrisme coulé à flots pressés dans de modestes et
humbles strophes. La poésie profane a-l-elle beaucoup de
chants qui soient au-dessus du Dies irœ? Quant au Stabat,
qui est inférieur à cette grande élégie des morts, Pergolèse
l'admirait et déploya la richesse de son habileté musicale sur
les paroles du moine italien.
   Le Stabat est l'Å“uvre de Jacopone da Todi, qui vivait au