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augmenta leurs charges vis-à-vis de l'état. En un mot, il y eut
dans ce mode de répartition un caractère humiliant pour
les Juifs et un ferment de haine jeté contre eux dans l'esprit
des habitants des villes. Cet état de choses ne pouvait se pro-
longer.
     En effet, Jean laissa le trône vacant en 1364, et, la même
année, nous voyons Charles-le-Sage respecter, il est vrai,
les privilèges des Juifs , mais les ramener à des proportions
équitables. Ici je puis parler des Israélites de Lyon : depuis
la confusion de notre ville dans la France , c'est la première
disposition générale qui mérite d'être rappelée. La position
ou se trouvait la France depuis la prison du roi Jean et les
entreprises des Anglais sur le royaume déterminèrent Charles
à faire fortifier les villes frontières, et comme Lyon était
alors clef du royaume par sa situation, le roi voulut que l'on
travaillât incessamment à le prémunir contre une surprise ;
en conséquence il ordonna que tous les habitants de Lyon ,
les ecclésiastiques, la noblesse et les Juifs contribueraient
aux dépenses des réparations et fortifications. Les Juifs, qui
étaient exempts du guet et garde, prétendirent s'exempter
de ces contributions, mais un des historiens de notre ville
nous apprend « qu'on fit entendre aux Israélites que s'ils
 « n'étaient pas admis à la garde de notre ville, c'était pour
 « d'autres considérations qui étaient un effet de la sagesse
« du roi, qui se défiait de leur fidélité pour son service, mais
 « qui ne voulait pas les décharger des impositions commu-
 « nés pour la défense et pour la sûreté de celle ville à la-
 re quelle ils n'étaient pas moins intéressés que les autres.»
 Celte ordonnance était juste en elle même, mais on avait
 soin de la présenter avec un commentaire offensant pour les
Juifs; ceux-ci payaient toujours, et la défiance plus appa-
 rente que sincère avec laquelle on les repoussait de toutes
fonctions civiles, leur faisait assez comprendre qu'on les
 maudissait, en leur tendant une main avide.
    Duguesclin ramène de beaux jours pour la France, les Juifs