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278 par Agobard aux pieds du trône, à supposer que l'intrigue des courtisans lui ait laissé la liberté d'en faire, mais une lettre écrite par lui jette quelques lumières sur cette partie de sa vie. Citons un des extraits : « Aux très-révérends et très-saints pères et seigneurs Dom Adalard (abbé de Corbie, parent de l ' e m p e r e u r ) , Dom Waia, ( a b b é , frère d'Adalard), et Dom Hélisachar (chancelier). « Dernièrement, après que je fus allé au palais prendre congé de l'empereur, et demander la permission de me reti- rer dans mon diocèse (1), vous eûtes la bonté de m'entendre lorsque je me justifiais modestement contre ceux qui soute- naient le parti des Juifs, et qui avaient porté à la cour des plaintes contre moi. Et après que j'eus répondu aux chefs principaux des accusations, vous vous levâtes, et je vous suivis jusqu'à la porte du cabinet où vous êtes entrés pour parler au prince, tandis que je vous attendais au dehors. Vous m'appelâtes peu après pour entrer, et je n'eus point d'autre parole de l'empereur, sinon que je pouvais me retirer quand je voudrais, sans que je pusse rien a p p r e n d r e , ni de ce que vous aviez dit au prince sur le sujet de ma v e n u e , ni de quelle manière il avait reçu la rapport que vous lui aviez fait, ni ce qu'il avait répondu. Je n'ai pas osé depuis vous approcher, dans la crainte que j'avais de vous être importun, et plutôt par chagrin d'avoir si mal réussi dans mon entreprise, et par la défiance des lumières de mon petit esprit, que pour manque de justifications. Car je me retirai si troublé de celte audience si peu favorable, que je ne sus plus où j'allais, si- non que je me suis retiré dans mon logis, plein de confusion et de douleur. Je vous écrirais les justes causes de mon afflic- tion, si je ne craignais de vous chagriner ; cependant, si vous le permettez , le porteur de la présente pourra vous dire certaines choses que je ne crois pas devoir vous celer. » (1) Ces paroles laisseraient supposer qu'Agobard fut mandé à la cour pour présenter la justification de sa conduite. Je ne puis rien affirmer sur ce point.