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279 Agobard leur demande ensuite conseil sur ce qu'il doitfaire relativement à quelques esclaves de Juifs, qui, élevés dans le paganisme et touchés de componction , désirent se faire chré- tiens pour devenir membres du corps de Jésus-Christ. « Ils se jettent entre nos bras et demandent le baptême, devons-nous les recevoir ou résister à leur prière? La raison que j'ai pour les recevoir, est que je considère qu'il n'est point d'hommes, de quelque condition qu'ils soient, qui ne soient les créatures de Dieu, et que celui qui les a formés et conservés a plus de droit sur eux que ceux q u i , pour vingt ou trente écus, se sont rendus maîtres de leurs corps pour les employer à leur service. Tout serviteur qui est obligé d'employer ses forces corporelles pour le service de ses maîtres doit à son seul créa- teur toute l'application de son esprit pour les exercices de la religion. C'est pour cela que les saints compagnons et suc- cesseurs des apôtres n'attendaient pas le consentement des maîtres pour baptiser les esclaves- r mais, sachant que tous ont un même Seigneur et Dieu, ils les baptisèrent tous égale- m e n t , et réunirent indifféremment les maîtres et les servi- teurs en un seul corps , comme frères et enfants de Dieu ^ voulant qu'ils demeurassent dans l'état et la condition où la providence les avait m i s , quoiqu'ils tâchassent de leur p r o - curer la liberté quand ils pouvaient les délivrer de la servi- tude. « Si nous louons le zèle de notre religieux empereur quand il fait la guerre aux infidèles pour les soumettre à Jésus- Christ, c'est aussi une action de piété de ne pas rebuter ceux d'entre ces infidèles qui désirent recevoir le saint baptême. Mais nous ne prétendons pas par là que les Juifs perdent ce qu'ils ont donné pour acheter ces esclaves ; nous leur offrons, selon les édits de nos empereurs précédents, de leur rendre le prix qu'ils leur ont coûté. Ceux-ci ne veulent pas accepter cette proposition, se flattant d'être appuyés au palais par les magistrats, et d'y être écoutés préférablement à tout ce que nous pourrions y dire au contraire.