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pour faire avorter ces criminelles tentatives ; des arrestations
furent faites. Des fonctionnaires, alors ardemment révolution-
naires, voulaient que les personnes arrêtées fussent traduites
devant des commissions militaires; M . P o n s s'y opposa; il
s'y opposa par la raison que le pouvoir impérial allait cesser,
car l'on avait traité avec l'armée e n n e m i e , et il ne fallait pas
fournir d'aliments aux passions réactionnaires qui, dans quel-
ques jours, exerceraient leur vengeance dans la ville de Lyon.
Notre digne magistrat fut certainement bien inspiré : la réac-
tion fut c r u e l l e , bien qu'elle n'eût pas un coup d'épingle à
reprocher aux patriotes des Cent-Jours; elle eût été atroce,
si on lui avait donné prise par des exécutions.
    Vers ce même t e m p s , il y eut une espèce de conspiration
militaire pour ôter le commandement de l'armée des Alpes
au maréchal Suchet. L'auteur de ce petit complot n'était pas
de force à remplacer un général en chef. Personne d'ailleurs
n'avait ce droit. On s'était imaginé que M. Pons pourrait être
le principal instrument d'une coupable absurdité , à laquelle
on essayait en vain de donner un air de patriotisme. On se
t r o m p a , et dès la première confidence, M. Pons se prononça
de manière que les machinateurs renoncèrent à leur ridicule
et dangereux projet.
    Un fait qui n'a été connu que d'un petit nombre de nos
concitoyens, c'est que pendant que tout ceci avait lieu, Murât
avait cru pouvoir se réfugier à Lyon. Un de ses agents fut
chargé de demander à M. Pons comment il recevrait le prince
déchu ; M. Pons répondit que^ comme magistrat, il le rece-
vrait selon que le gouvernement lui ordonnerait de le faire ,
mais que , citoyen français , il le considérerait comme re-
 négat, et qu'il n'oublierait jamais le mal qu'il avait fait à la
patrie. Celte réponse détermina le roi de Naples à s'éloi-
gner immédiatement, et il avait déjà quitté la maison qu'on
lui avait préparée dans l'un de nos faubourgs quand M. Pons
 s'y présenta.
     Cependant Lyon était occupé par l'ennemi : les Autrichiens